Airbus, le géant européen de l'aéronautique, fait face à des retards de livraison pour plusieurs de ses appareils, et la cause est pour le moins surprenante : une pénurie de sanitaires. Christian Scherer, directeur des avions commerciaux chez Airbus, a ironisé sur cette situation en déclarant : « On ne peut pas vraiment construire un avion sans toilettes ? » Cette remarque met en lumière les fragilités chroniques de la chaîne d’approvisionnement du secteur, où le moindre goulet d’étranglement peut compromettre les ambitieux programmes commerciaux.
Les défis de la chaîne d'approvisionnement
Pénurie de sanitaires : un goulet d'étranglement inattendu
Lors d’une rencontre avec la presse mardi à Toulouse, avant le salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget qui se tiendra du 16 au 22 juin près de Paris, Christian Scherer a précisé : « C’est un peu embarrassant à avouer, mais en ce moment, le plus grand goulet d’étranglement que nous rencontrons sur les avions gros-porteurs, en particulier les A350, ce sont les toilettes. »
Problèmes de fourniture de moteurs
En plus de la pénurie de sanitaires, Airbus fait face à des retards de livraison de moteurs. Christian Scherer a indiqué qu’une quarantaine d’avions sont actuellement prêts, mais ne peuvent pas être livrés parce que les moteurs n’ont pas été fournis à temps. Il a taclé CFM, coentreprise entre Safran et le groupe américain GE, qui fournit des moteurs pour les monocouloirs, en l’accusant de privilégier les compagnies aériennes au détriment des constructeurs d’avions.
Objectifs de livraison maintenus
Malgré ces contre-temps, Christian Scherer a assuré que ces problèmes ne remettaient pas en cause les objectifs de livrer cette année 820 avions. Il a souligné que la performance de livraison serait légèrement au-dessus des prévisions sans ces complications, ce qui indique que la santé globale de cet écosystème s’est considérablement améliorée. « Nous n’avons pas changé nos prévisions de livraison de 820 avions en 2025 », a-t-il ajouté.
Relation avec les fournisseurs
En 2024, Airbus a raté de peu ses engagements de livraison, mais le groupe Safran a avantagé l’avionneur dans les derniers mois de l’année. Christian Scherer a déclaré : « Nous savons quels sont les problèmes, en particulier avec CFM, et nous avons développé une relation de travail beaucoup plus mature et professionnelle. »
Ces défis illustrent les complexités de la chaîne d’approvisionnement dans l’industrie aéronautique, où chaque maillon de la chaîne doit fonctionner de manière optimale pour éviter des retards coûteux et embarrassants.