La Corée du Nord a cessé de diffuser des bruits perturbants dans les zones frontalières avec le Sud, a annoncé jeudi l’armée sud-coréenne, au lendemain de la fin des émissions de propagande de Séoul vers le Nord.
Depuis l’année dernière, Pyongyang diffusait des bruits étranges et inquiétants vers le Sud à toute heure du jour et de la nuit, ce qui suscitait des plaintes des habitants vivant près de la frontière.
Une nouvelle ère de diplomatie entre les deux Corées
L'arrêt des émissions de propagande
Mercredi, Séoul a décidé d’interrompre la diffusion de propagande contre son voisin du Nord dans les zones frontalières, après que son nouveau président, Lee Jae-myung, s’est engagé à tenter de «rétablir la confiance» entre les deux pays ennemis.
«Aujourd’hui, il n’y a eu aucune région où les émissions sonores de la Corée du Nord vers le Sud ont été entendues», a déclaré jeudi l’armée sud-coréenne dans un communiqué, soulignant suivre «de près» la situation.
Réactions locales
Sur l’île de Ganghwa au nord-ouest de Séoul, toute proche de la frontière avec le Nord, les bruits étranges ont été entendus pour la dernière fois mercredi à environ 18 h 00, a indiqué un responsable local, Park Heung-yeol.
«De 20 h 00 à 21 h 00 hier, le Nord a diffusé de la musique de propagande, au lieu des bruits étranges», a-t-il ajouté. «J’ai très bien dormi la nuit dernière. Cela ne m’était pas arrivé depuis longtemps», a déclaré à l’AFP An Mi-hee, une autre habitante de Ganghwa.
Un nouveau président, une nouvelle politique
Fraîchement élu, le nouveau président sud-coréen avait promis durant sa campagne une attitude plus conciliante envers Pyongyang. «La paix vaut mieux que la guerre, quel qu’en soit le prix», a affirmé Lee Jae-myung après son élection.
Les relations entre les deux Corées se sont considérablement dégradées notamment en raison de la ligne dure envers Pyongyang de l’ancien président sud-coréen Yoon Suk-yeol, destitué en avril pour sa tentative ratée d’imposer la loi martiale.
Pendant sa campagne en 2022, Yoon Suk-yeol avait traité le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un de «garçon grossier» et avait juré de «lui apprendre les bonnes manières». Une fois au pouvoir, il avait menacé Pyongyang de frappes préventives et renforcé les liens militaires avec l’allié américain.
La réponse de la Corée du Nord
La Corée du Nord a elle aussi considérablement durci sa position. Elle a officiellement renoncé à tout espoir de réunification, déclaré le Sud «État ennemi», et dynamité les routes et voies ferrées transfrontalières remises en service des années plus tôt, quand les relations étaient meilleures.
En juin 2024, Séoul avait rallumé ses haut-parleurs pour la première fois depuis six ans dans la zone démilitarisée qui divise les deux Corées, après des envois vers le Sud par Pyongyang de ballons remplis d’ordures.
La Corée du Sud diffusait généralement de la K-pop et des informations vers le Nord. Les deux Corées sont toujours officiellement en guerre, le conflit de 1950-53 s’étant terminé par un armistice et non par un traité de paix.
Conclusion
Avec l'arrêt des émissions perturbantes et la nouvelle politique de Lee Jae-myung, les habitants des zones frontalières peuvent enfin espérer une nuit de sommeil paisible. Cette décision marque un tournant dans les relations entre les deux Corées, où la diplomatie semble prendre le pas sur la confrontation.