À la FIFA, l’excitation a laissé place à l’inquiétude. Alors que la Coupe du monde des clubs - le projet porté à bout de bras par Gianni Infantino contre vents et marées - débute le 15 juin aux États-Unis, l’emballement populaire se fait encore attendre. Au point que le match d’ouverture, qui opposera les Égyptiens d’Al Ahly à l’Inter Miami de Lionel Messi dans la nuit de samedi à dimanche (2 h heure suisse), pourrait se dérouler devant des tribunes clairsemées.
Ce scénario, qui serait perçu comme une catastrophe par la FIFA après l’opération séduction menée autour de sa nouvelle compétition largement décriée, l’instance faîtière du football mondial l’envisage sérieusement. Et pour cause: les billets peinent à trouver preneurs. La semaine dernière, «The Athletic» rapportait que moins de 20’000 sésames auraient été vendus pour assister à la rencontre inaugurale, qui aura lieu au Hard Rock Stadium de Miami. Problématique, étant donné que l’enceinte présente une capacité de plus de 65’000 places.
Un démarrage difficile pour la Coupe du monde des clubs
Des billets à prix cassés
Afin d’éviter le flop, les organisateurs ont décidé de casser les prix. Ainsi, mardi soir, il était possible de se procurer des tickets pour 55,75 dollars (l’équivalent de 46 francs), le tarif le moins cher proposé sur Ticketmaster, la plateforme utilisée par la FIFA en guise de billetterie. En décembre, à l’issue du tirage au sort de la phase de groupes, les mêmes avaient été fixés à 349 dollars (287 francs). Soit, en l’espace de six mois, une baisse de 84%. Il s’agit là d’un premier désaveu.
Des exemples significatifs
Cette tendance ne se limite pas à cette seule affiche. Dans le cas du Paris Saint-Germain, tout juste sacré champion d'Europe, les billets les plus abordables coûtent seulement 27 francs (face aux Brésiliens de Botafogo dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 juin). Autre exemple significatif, la confrontation du mardi 17 juin entre les Argentins de River Plate et les Japonais des Urawa Red Diamonds est accessible moyennant 20 francs.
La FIFA reste optimiste
À ce stade, la FIFA veut croire que l’engouement ira crescendo. «Nous prévoyons une forte affluence tout au long de la compétition pour cette toute première édition - un tournoi qui, nous en sommes convaincus, ne cessera de croître au fil des éditions», a-t-elle assuré à travers un communiqué transmis à «The Athletic».
Une position alignée sur celle de son président. Lequel avait affirmé, en avril, ne nourrir aucun doute sur le succès de la Coupe du monde des clubs, étant donné le taux de remplissage des stades américains pour de simples matches amicaux durant les tournées estivales des cadors européens.
«Je ne suis pas du tout inquiet de voir un stade se remplir lorsque des équipes viennent jouer une Coupe du monde, jouer pour quelque chose de concret, pas seulement un match d’exhibition où parfois les deuxième ou troisième équipes sont alignées», avait indiqué Gianni Infantino.
Réelle confiance ou discours de façade?