Le conseil des ministres du Mali a adopté mercredi un projet de loi accordant sans élection un mandat de cinq ans renouvelable au général Assimi Goïta, chef de la junte au pouvoir. Cette mesure doit renforcer son contrôle sur la présidence du pays, alors qu’Assimi Goïta s’était engagé à remettre le pouvoir aux civils au plus tard en mars 2024.
Le projet de loi prévoit d’accorder «au chef de l’État un mandat de cinq ans renouvelable à partir de 2025», a annoncé dans un communiqué le conseil des ministres, qui se réunit chaque semaine et est dirigé par le président. Le texte doit ensuite être examiné par le Conseil national de transition, l’organe législatif établi par la junte après sa prise de pouvoir lors de coups d’État en 2020 et 2021.
Contexte et Implications de la Décision
Concertation Nationale et Recommandations
Plus tôt cette année, une concertation nationale organisée par la junte a recommandé d’attribuer à Assimi Goïta un mandat renouvelable de cinq ans à la présidence, sans vote, de quoi le maintenir au pouvoir au moins jusqu’en 2030. La concertation, boycottée par la plupart des formations politiques du pays, avait préconisé de «suspendre toutes les questions électorales» jusqu’à la «pacification» du pays. La même assemblée a aussi recommandé la dissolution des partis politiques, une mesure qui a été mise en œuvre par le gouvernement militaire.
Situation Sécuritaire au Mali
Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI), ainsi qu’aux violences de groupes communautaires et crapuleux. Depuis une dizaine de jours, des positions militaires du pays ont été visées par des attaques. L’une d’entre elles a fait au moins 30 morts dans un des principaux camps de l’armée, celui de Boulkessi, dans le centre du Mali, selon des sources sécuritaires et un élu local.
Dissolution des Partis Politiques
La dissolution des partis politiques, recommandée par la concertation nationale et mise en œuvre par le gouvernement militaire, marque un tournant significatif dans la politique malienne. Cette mesure vise à centraliser le pouvoir et à réduire l’influence des formations politiques traditionnelles, souvent perçues comme un obstacle à la stabilité et à la sécurité du pays.
Les Militaires Attaqués
Les récentes attaques contre les positions militaires soulignent la persistance des défis sécuritaires auxquels le Mali est confronté. Ces incidents mettent en lumière la nécessité de renforcer les capacités militaires et de sécurité du pays pour faire face aux menaces djihadistes et aux violences communautaires.
En conclusion, la décision du conseil des ministres de prolonger le mandat d’Assimi Goïta sans élection et les mesures prises pour dissoudre les partis politiques et renforcer la sécurité montrent une volonté de la junte de maintenir un contrôle ferme sur le pays. Cependant, ces actions soulèvent des questions sur la démocratie et la gouvernance au Mali, alors que le pays continue de lutter contre les insurrections et les violences.