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Fusillade à Graz: 10 morts dans un lycée, la ville sous le choc


Un ancien élève a ouvert le feu dans un lycée de Graz, tuant 10 personnes. La ville est en deuil, les motivations du tireur restent inconnues.

Fusillade à Graz: 10 morts dans un lycée, la ville sous le choc

Une détonation et puis un silence glaçant: dans la ville autrichienne de Graz, professeurs et lycéens disent mercredi l’horreur au lendemain de la mort de dix personnes de leur établissement scolaire, fauchées par un ancien élève. «J’étais seul dans une classe», raconte Paul G. Nitsche, professeur de religion. «Je travaillais, la porte était ouverte, j’ai entendu une détonation. Au début je n’y ai pas prêté attention».

Jusqu’à ce qu’il entende le bruit des douilles tombant sur le sol dans le couloir: «Quelque chose a basculé en moi, je me suis levé d’un bond et j’ai décidé de courir». Dans sa fuite, il aperçoit le tireur qui «essaie d’enfoncer la porte d’une classe avec un fusil». «En dévalant les escaliers, je me dis que ce n’est pas vrai, que c’est un film», poursuit-il, tentant de «refouler» le pire. Mais «quand j’ai vu une élève allongée par terre et une enseignante à côté d’elle, j’ai compris que c’était grave.»

«Nous laisser pleurer en paix»

Témoignages poignants des survivants

Venus se recueillir sur les lieux, des adolescents vont et viennent, préférant pour la plupart garder le silence. Et quand ils prennent la parole, c’est pour appeler à respecter leur deuil. «C’est surréaliste. On ne peut ni mettre des mots ni saisir le sens» de ce qui s’est passé. C’est incroyablement difficile», souffle Ennio, scolarisé dans l’établissement. «Et c’est précisément pour cette raison que je me tiens ici aujourd’hui, car je voudrais de tout mon cœur, au nom de l’école, des enseignants et de tous, demander aux médias de nous laisser pleurer en paix au moins pendant les prochains jours».

Solidarité nationale

«Solidarité»: le message s’affiche partout dans le pays qui s’est figé dans une minute de silence à 10h, heure exacte où les coups de feu ont retenti. Devant l’opéra de Vienne et les bâtiments publics, des drapeaux noirs ont été hissés. «On veut montrer à ceux qui pleurent qu’ils ne sont pas seuls et qu’on souffre avec eux», confie Michael Saad, un étudiant de 22 ans lors d’une veillée organisée mardi soir, au cœur de Graz. Des centaines de personnes se sont rassemblées sur la place centrale de la ville, beaucoup de jeunes apportant des bougies en silence et en larmes.

Incompréhension et choc

Alors que les motivations de l’ancien élève, un Autrichien de 21 ans, ne sont pas connues et qu’une bombe artisanale a été retrouvée à son domicile, le temps du recueillement rassemble. «C’est l’horreur», «Pourquoi?»: le choc fait la une des journaux et l’incompréhension reste très partagée, le quotidien «Kurier» faisant le choix d’une couverture en noir.

Questions sans réponses

Pourquoi a-t-il ciblé deux classes? Comment est-il rentré si facilement? Inconnu des services de police, le tueur avait quitté l’école sans diplôme. Le jeune homme vivait avec sa mère, «une femme bien» l’ayant élevé seule dans un lotissement propret, sans histoires, à Kalsdorf, à une demi-heure de route de Graz. «Ici, tout le monde se connaît et ce sera difficile à surmonter», estime Anna Slama, une élue de Graz.

Liste des questions en suspens

  • Pourquoi l'ancien élève a-t-il ciblé deux classes spécifiques?
  • Comment a-t-il pu entrer si facilement dans l'établissement?
  • Quelles étaient ses motivations?
  • Pourquoi avait-il une bombe artisanale à son domicile?

Ces questions restent sans réponses pour l'instant, mais la communauté de Graz et l'ensemble du pays se rassemblent dans la douleur et la solidarité pour faire face à cette tragédie incompréhensible.