Les corps de deux pompiers volontaires de 22 et 23 ans, ensevelis lundi soir sous des décombres alors qu'ils intervenaient sur l'incendie d'un immeuble à Laon (Aisne), ont été retrouvés sans vie mardi, a annoncé la préfecture du département.
«En dépit d'une mobilisation importante et de l'activation de moyens spécialisés dans le sauvetage/déblayage, les deux soldats du feu axonais ont été découverts dans les décombres sans vie», a écrit la préfecture dans un communiqué.
Incendie dévastateur à Laon
Déroulement de l'intervention
Les deux jeunes pompiers avaient été ensevelis sous des décombres lors d’une intervention lundi soir pour l’incendie d’un vieil immeuble du centre-ville historique de Laon (Aisne), qui n’a pu être circonscrit qu’en fin de nuit.
L’incendie s’est déclaré dans un appartement d’un immeuble de deux étages avec combles au cœur de la cité médiévale de Laon, sur lequel les sapeurs-pompiers du Sdis (service d’incendie et de secours) de l’Aisne se sont engagés à partir de lundi 20h45. Plus d’une heure après le début de l’intervention, «un effondrement structurel est survenu, impactant l’ensemble du bâtiment». C’est à ce moment-là que deux pompiers, qui se trouvaient à l’intérieur du bâtiment, ont été piégés.
Mobilisation des secours
À 7h, 168 sapeurs-pompiers étaient mobilisés sur le site, avec le renfort de nombreux services d’incendie et de secours de cinq autres départements et de moyens techniques spéciaux, dont un robot-pompier Colossus, permettant une «intervention en zone à risque élevé», a détaillé la préfecture.
Propagation de l'incendie
Le feu s’est propagé dans la nuit, touchant cinq bâtiments au total, avec des effondrements sur «différents niveaux», a précisé à l’AFP une porte-parole de la préfecture. «On est sur une très grosse surface» d’intervention, a-t-elle insisté. «On est sur un bâti extrêmement dense», avec parfois des immeubles imbriqués les uns dans les autres, et des carrières dans le sous-sol, a souligné le maire de Laon Eric Delhaye, interrogé par l’AFP.
Témoignages et conséquences
«Tout le quartier est bouclé, je ne peux pas accéder à la pharmacie», a témoigné auprès de l’AFP Alexis Musikas, un pharmacien dont l’officine est séparée par deux magasins de l’immeuble incendié. Disant penser à «ces deux pompiers qu’on espère récupérer», il pointe aussi «un risque d’effondrement qui plombe la ville depuis des générations».
Dans le centre historique de Laon, «on est sur plusieurs étages de caves avec un passé de plusieurs générations d’immeubles plus ou moins entretenus», «des bâtiments qui sont mal entretenus ou pas entretenus, d’autres qui sont très bien refaits», souligne-t-il.
Bâtiments mal entretenus
La situation des bâtiments dans le centre historique de Laon est préoccupante. Plusieurs étages de caves et un passé de plusieurs générations d’immeubles plus ou moins entretenus posent des risques importants. Certains bâtiments sont mal entretenus ou pas entretenus du tout, tandis que d’autres sont très bien refaits. Cette diversité dans l’entretien des immeubles complique les interventions des pompiers et augmente les risques d’effondrement.
Cet incident tragique met en lumière les défis auxquels sont confrontés les pompiers lorsqu’ils interviennent dans des zones historiques avec des infrastructures fragilisées par le temps et le manque d’entretien.