Les fouilles entamées dans l’Yonne fin mai dans le «cimetière» du tueur en série des années 70, Émile Louis, ont été interrompues après le décès accidentel d’un gendarme. Selon le parquet, les recherches ne reprendront pas avant l’automne, au mieux.
«En raison de l’accident mortel de vendredi, nous ne pourrons bénéficier dans l’immédiat de l’ensemble des techniciens indispensables à la conduite de fouilles criminelles», a déclaré le procureur d’Auxerre, Hugues de Phily. Les fouilles sont donc suspendues jusqu'à nouvel ordre.
Les fouilles suspendues après un accident tragique
Un gendarme décédé sur le site des fouilles
Un gendarme de 41 ans est décédé vendredi après avoir été heurté par un engin de chantier sur le site des fouilles, à Rouvray, près d’Auxerre. L’adjudant faisait partie des 448 gendarmes mobilisés depuis le 26 mai pour ratisser le «cimetière» d’Émile Louis dans le but de retrouver, environ 50 ans après leur disparition, d’éventuelles traces des victimes du tueur en série.
Des objets retrouvés, mais peu de résultats concrets
Seuls deux chaussures et un vélo, «probablement de femme et d’ancienne facture», ont été retrouvés lors de cette opération dont le coût s’élève à 100 000 euros, a récemment indiqué M. de Phily. Le procureur disait cependant rester «très prudent» quant à l’intérêt de ces objets pour l’enquête.
Les secteurs de prédilection d’Émile Louis
Les secteurs fouillés sont ceux où Émile Louis avait indiqué dans les années 2000 avoir enterré ses victimes, toutes des jeunes femmes handicapées, pupilles de l’assistance publique. Seules deux de ses sept victimes identifiées ont été retrouvées dans ce «cimetière», ainsi qu’un crâne d’une huitième victime potentielle, découvert fin 2018.
Des fouilles précédentes et leurs découvertes
De précédentes fouilles avaient déjà été menées dans le secteur à l’automne dernier. Seuls «une semelle de chaussure à talon, deux pièces de textile et un vêtement» avaient été retrouvés. Ces découvertes avaient cependant été jugées prometteuses par les parties civiles, qui avaient donc demandé une nouvelle campagne de fouilles malgré son coût élevé.
Le profil d’Émile Louis
Émile Louis a été condamné en 2004 à la réclusion criminelle à perpétuité pour les viols et assassinats de sept jeunes femmes disparues dans l’Yonne entre 1975 et 1979. L’ancien chauffeur de car, qui transportait ses victimes de leur famille d’accueil à leur institut médico-pédagogique, est décédé en 2013 à 79 ans.
Réactions des parties civiles
«On comprend qu’il y ait un report le temps du deuil. Ce que je crains dans un report à l’automne, c’est qu’il pleuve», a déclaré à l’AFP Didier Seban, l’avocat de l’Association de défense des handicapées de l’Yonne, qui réunit des familles de victimes. «J’aurais préféré que ce soit un report de quelques jours», a ajouté le conseil.
«On ne peut pas laisser encore les familles dans l’attente», a jugé Pierre Monnoir, président de l’Association de défense des handicapés de l’Yonne et lanceur d’alerte dans ce dossier. «L’automne, le risque, c’est la pluie, les jours courts», a-t-il ajouté.
Deux chaussures et un vélo
Les objets retrouvés lors des fouilles, bien que peu nombreux, suscitent tout de même un certain espoir chez les enquêteurs et les familles des victimes. Les deux chaussures et le vélo, bien que leur pertinence soit encore à déterminer, pourraient fournir des indices précieux pour l’enquête en cours.
Les fouilles, bien que suspendues pour le moment, restent une priorité pour les autorités et les familles des victimes, qui espèrent toujours obtenir des réponses et peut-être un peu de paix après des décennies de mystères et de souffrances.