Les populations de manchots empereurs en Antarctique diminuent bien «plus vite que prévu», en raison du réchauffement climatique qui les prive notamment d’assez de banquise, selon les auteurs d’une étude de référence publiée mardi.
Le nombre d’individus a baissé en moyenne de 22% sur 15 ans dans seize colonies, représentant un tiers de la population de la plus grande espèce de manchots au monde, étudiées par satellite et situées dans la péninsule antarctique, la mer de Weddell et la mer de Bellingshausen, rapporte l’étude du British Antartic Survey publiée dans la revue Nature Communications: Earth & Environment.
Un déclin démographique alarmant
Des chiffres préoccupants
«Nous avons là une illustration très déprimante du changement climatique et un déclin démographique encore plus rapide que prévu, mais il n’est pas trop tard», a déclaré Peter Fretwell, chercheur de cet observatoire britannique, qui a dirigé l’étude.
Les conclusions de ces nouvelles observations sont «probablement environ 50% pires» que les estimations les plus pessimistes réalisées à l’aide de modèles informatiques, a-t-il ajouté.
Les causes du déclin
Première cause à l’origine de ce déclin, le réchauffement climatique amincit la glace sous les pattes des manchots dans leurs zones de reproduction. Ces dernières années, certaines colonies ont perdu l’intégralité de leurs poussins, noyés ou morts de froid lorsque la glace a cédé sous leurs minuscules pattes, avant qu’ils ne soient prêts à affronter l’océan glacial.
L’étude suggère que le nombre de manchots est en baisse depuis le début de la surveillance précise par satellite, en 2009, soit avant que le réchauffement ne réduise la reconstitution annuelle de la banquise, selon Peter Fretwell. Mais le changement climatique reste le principal facteur du déclin, a-t-il ajouté, entraînant d’autres menaces pour les manchots, telles que des précipitations plus importantes ou l’intrusion croissante de prédateurs, comme les orques et les phoques par exemple.
L'impact du changement climatique
«Il n’y a pas de pêche, pas de destruction de leur habitat, pas de pollution qui cause le déclin de leurs populations. C’est simplement la température de la glace sur laquelle ils se reproduisent et vivent, et c’est vraiment le changement climatique», a-t-il déclaré. Selon une étude réalisée en 2020, les manchots empereurs, dont le nom scientifique est Aptenodytes forsteri et qui ne sont pas des pingouins, comptent environ 250'000 couples reproducteurs, tous en Antarctique.
Les pires estimations dépassées
Les résultats de l'étude montrent que les estimations les plus pessimistes ont été dépassées, ce qui souligne l'urgence de la situation. Les manchots empereurs, déjà menacés par divers facteurs environnementaux, voient leur habitat se dégrader à un rythme alarmant.
Les chercheurs appellent à une action immédiate pour atténuer les effets du réchauffement climatique et protéger ces espèces emblématiques de l'Antarctique. Des mesures de conservation et des efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sont essentiels pour préserver ces populations fragiles.
En conclusion, le déclin rapide des populations de manchots empereurs en Antarctique est un signal d'alarme clair sur les impacts dévastateurs du changement climatique. Il est crucial de prendre des mesures concrètes pour protéger ces espèces et leur habitat avant qu'il ne soit trop tard.