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Emmanuel Macron en visite officielle au Groenland le 15 juin


Le président français renforcera la coopération avec le Groenland face aux ambitions américaines et discutera de la sécurité en Arctique.

Emmanuel Macron en visite officielle au Groenland le 15 juin

Le président français Emmanuel Macron effectuera une visite officielle le 15 juin au Groenland afin de «renforcer la coopération» avec ce territoire autonome du Danemark convoité par Donald Trump, a annoncé samedi l’Elysée. Il s’y rendra «à l’invitation» du Premier ministre du Groenland, Jens-Frederik Nielsen, et de la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, qu’il rencontrera «conjointement», précise l’Elysée dans un communiqué.

Emmanuel Macron sera le premier chef d’Etat étranger à s’y rendre depuis les menaces d’annexion du président américain. Il rejoindra ensuite le Canada, également convoité par Donald Trump, pour un sommet du G7. Les trois dirigeants échangeront «sur la sécurité en Atlantique Nord et dans l’Arctique, ainsi que sur les sujets liés au changement climatique, à la transition énergétique et à la sécurité d’approvisionnement en minerais critiques», indique la présidence française.

Renforcement de la coopération et de la souveraineté européenne

Ce déplacement vise à «renforcer la coopération» avec le Groenland dans ces domaines et à «contribuer au renforcement de la souveraineté européenne», souligne-t-elle. La Première ministre danoise s’est félicitée de cette prochaine visite, «un autre témoignage concret de l’unité européenne» face à une «situation de politique étrangère difficile» pour le royaume, a-t-elle relevé dans un communiqué.

Les ambitions de Donald Trump

Donald Trump répète à l’envi depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier vouloir prendre possession de l’immense territoire arctique, riche en ressources minières et stratégiquement situé, «d’une manière ou d’une autre». «Il nous le faut», martèle-t-il, sans exclure le recours à la force, en invoquant des raisons de «sécurité internationale».

Réactions du Danemark et du Groenland

Le Danemark martèle de son côté que le Groenland «n’est pas à vendre». S’adressant aux dirigeants américains depuis l’immense île, la Première avait lancé début avril: «Vous ne pouvez pas annexer un autre pays.» Si les principaux partis groenlandais sont favorables à l’indépendance du territoire à plus ou moins long terme, aucun ne soutient l’idée d’un rattachement aux Etats-Unis. La population majoritairement inuite rejette également toute perspective de devenir américaine, d’après un sondage publié fin janvier.

Renforcement de la sécurité dans l'Arctique

Face aux visées américaines, le Danemark a annoncé qu’il allait consacrer 2 milliards d’euros au renforcement de la sécurité dans l’Arctique, zone stratégique en raison de la proximité russe et américaine, et l’Atlantique Nord. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a aussi évoqué comme «une possibilité» l’envoi de troupes européennes pour assurer la sécurité dans l’Arctique tout en relevant qu’»elle ne se pose pas» pour Copenhague dans l’immédiat.

Après leur départ de l’archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon, le 28 mai, deux bâtiments de la marine française ont longé le Groenland en direction du grand nord pour se «familiariser aux opérations en zone arctique, zone aux intérêts stratégiques grandissants», a annoncé le 3 juin le ministère des Armées. Très stratégique pour la défense américaine, le Groenland est sur la trajectoire la plus courte pour un tir de missile vers la Russie.

Impact du réchauffement climatique

Avec le réchauffement climatique et la fonte des glaces, il se trouve aussi sur le chemin de nouvelles routes maritimes très convoitées susceptibles de raccourcir le trafic commercial. Ce territoire de 2 millions de km2 recouvert à 85% de glace dispose également de vastes réserves minières, y compris de terres rares, et pétrolières inexploitées dont l’accès s’annonce toutefois compliqué.

En conclusion, la visite d'Emmanuel Macron au Groenland marque un tournant dans les relations internationales et la politique arctique, renforçant la coopération et la souveraineté européenne face aux ambitions américaines et aux défis posés par le réchauffement climatique.