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13,35 millions d'élèves chinois passent le Gaokao, l'examen d'entrée à l'université


Le Gaokao, considéré comme l'un des examens les plus exigeants au monde, détermine l'accès à l'enseignement supérieur en Chine. Les familles et enseignants apportent un soutien massif aux candidats.

13,35 millions d'élèves chinois passent le Gaokao, l'examen d'entrée à l'université

En Chine, ce sont environ 13,35 millions d’élèves qui se présentent à l’examen d'entrée à l'université cette année, selon le ministère de l’Education. Un chiffre considérable, bien qu’en légère baisse par rapport à l’année précédente. Le Gaokao représente «l’aboutissement de douze années de labeur intense», témoigne Madame Chen, devant sa fille, élève en terminale. Elle «a surmonté des difficultés, et nous aussi, en tant que parents», ajoute-t-elle. «Mais je ne suis pas nerveuse, plutôt excitée. Je suis certaine que ma fille obtiendra de bons résultats.»

Considéré comme l’un des examens les plus exigeants du monde, le Gaokao, ou «examen pour les études supérieures» en mandarin, évalue les élèves sur l’ensemble des connaissances acquises durant leur scolarité, à travers des épreuves de chinois, de mathématiques ou encore d’anglais. Les résultats de cet examen déterminent en grande partie l’accès des candidats à l’enseignement supérieur, ainsi que le prestige de l’université qu’ils pourront intégrer.

Le Gaokao : Un Examen Crucial pour les Élèves Chinois

Un Soutien Massif des Familles et des Enseignants

Devant cet établissement de Pékin, professeurs et personnel scolaire sont venus apporter leur soutien au premier jour de l’examen. Certains candidats, vêtus de leur uniforme, semblent paniqués. «En tant que parents, nous n’avons pas besoin d’être trop exigeants envers nos enfants, car ils sont déjà sous très forte pression», observe Madame Wang, alors que son fils vient d’entrer dans la salle d’examen. Comme de nombreuses mamans, elle a revêtu le qipao, une robe traditionnelle ajustée. «Cela montre le souhait d’une réussite éclatante à l’examen», souligne-t-elle.

Un Marché de l'Emploi Moins Dynamique

Porté par le boom économique qui a entraîné une hausse du niveau de vie, l’enseignement supérieur s’est rapidement développé en Chine au cours des dernières décennies. Mais le marché de l’emploi sur lequel se retrouvent les jeunes diplômés n’est plus aussi dynamique qu’auparavant. En avril 2025, 15,8% des jeunes de 16 à 24 ans vivant en milieu urbain étaient sans emploi, selon les données du Bureau national des statistiques. Conscients de cette pression, les élèves chinois préparent assidûment cet instant dès leur plus jeune âge, souvent à coup de cours supplémentaires incessants.

Lutte contre la Fraude

Comme chaque année, les autorités sont sur le qui-vive face aux tricheries et aux perturbations durant l’examen. Le vice-premier ministre chinois, Ding Xuexiang, a appelé cette semaine à l’organisation d’un «Gaokao sûr», soulignant l’importance d’une lutte rigoureuse contre la fraude. Les alentours des centres d’examen sont également étroitement sécurisés par la police, des voies fermées à la circulation et plusieurs villes interdisent aux automobilistes de klaxonner pour ne pas perturber la concentration des élèves. Dans certaines écoles, la reconnaissance faciale est même employée pour éviter la fraude.

Aucune Limite d’Âge

Le taux d’admission à l’université des candidats au Gaokao a dépassé les 80 à 90% ces dernières années. Mais de nombreux étudiants, déçus par leur résultat, choisissent de repasser l’examen l’année suivante. Le Gaokao n’imposant aucune limite d’âge, certains candidats sont devenus célèbres pour avoir tenté l’examen des dizaines de fois, soit après l’avoir échoué, soit pour n’avoir pas obtenu l’université de leurs rêves.

Dans ce lycée du centre de Pékin, une dizaine des quelque 600 élèves de terminale seulement décrocheront une place dans l’une des meilleurs universités de la capitale, glisse un enseignant qui souhaite rester anonyme. «Même si la pression est forte, je pense que ce système est équitable», confie Jiang, un lycéen de terminale. Lui rêve d’intégrer une université de la capitale dans une filière d’aéronautique ou d’aérospatial, mais il reste calme peu avant l’examen de chinois, l’une des trois épreuves obligatoires.