À 22 ans, Loïs Boisson était totalement inconnue du grand public avant ce Roland-Garros 2025 et sa demi-finale de jeudi. Seulement classée au 361e rang mondial, éloignée des courts pendant toute l'année 2024 en raison d'une blessure au genou, la Française peinait à joindre les deux bouts. Elle n'arrivait même plus à se payer un coach. C'est d'ailleurs dans ce contexte que la Fédération française de tennis avait octroyé une invitation à la Dijonnaise. Le Croate Ivan Ljubicic, responsable du haut niveau à la FFT l'avait d'ailleurs reconnu en début de semaine.
Afin de pouvoir poursuivre sa carrière, Loïs Boisson avait besoin de moyens financiers. Elle a donc fait appel aux dons à travers une cagnotte sur la plateforme «Soutiens ton sportif». Elle se présentait ainsi: «Début 2024, mes victoires m’ont propulsée à la 150e place mondiale, et j’étais prête à réaliser mon rêve: jouer à Roland-Garros. Mais une grave blessure au genou m’a brutalement arrêtée. Après 8 mois de rééducation, je reprends la compétition en janvier 2025 avec une ambition forte: revenir au plus haut niveau et intégrer les 4 Grands Chelems cette année. Pour cela, votre soutien est crucial pour participer aux frais liés à mes entraînements, aux compétitions et déplacements. Ensemble, faisons briller mon rêve sur les plus grands courts du monde!»
La cagnotte de Loïs Boisson avant et après Roland-Garros
Cent euros dans la cagnotte avant Roland-Garros
Jusqu'à ce mois de juin, peu de monde avait répondu à ses sollicitations. Selon le Huffington Post, seul trois personnes s'étaient montrées solidaires pour un montant total de 100 euros.
Elle empoche 690'000 euros et sa cagnotte s'envole
En arrivant en demi-finale et en perdant face à l’Américaine Coco Gauff, la Française a encaissé la coquette somme de 690'000 euros. Et c'est là que les dons ont commencé à affluer sur la page de sa cagnotte. Vendredi soir, 93 personnes avaient délié leur bourse pour un montant de 6015 euros.
Tant mieux pour celle qui va faire partie du top 70 mondial, mais autant dire que cette manière de procéder n'a pas beaucoup de sens. Qu'est-ce qui motive ces 90 personnes à donner maintenant? Surtout que sur cette même plateforme, il y a le dossier d'une trentaine d'autres joueurs et joueuses de tennis, qui n'ont toujours pas gagné un rond et qui attendent un coup de pousse.
Cette situation soulève des questions sur la solidarité et le soutien aux athlètes en difficulté. Pourquoi attendre qu'un joueur ou une joueuse atteigne un certain niveau de succès pour lui apporter une aide financière? Ne serait-il pas plus logique de soutenir ces sportifs dès le début de leur parcours, lorsqu'ils en ont le plus besoin?
Loïs Boisson a prouvé qu'avec du talent et de la détermination, il est possible de surmonter les obstacles et de réaliser ses rêves. Cependant, son histoire met également en lumière les défis financiers auxquels sont confrontés de nombreux athlètes. Espérons que son exemple inspirera davantage de personnes à soutenir les sportifs en devenir, avant qu'ils ne deviennent des stars.
