La Maison-Blanche de Donald Trump peut, pour l’instant, bloquer l’accès des journalistes de l’agence Associated Press à certaines zones au plus près du président américain, a jugé vendredi une cour d’appel. Cette décision, qui infirme un jugement de première instance, constitue une victoire pour le républicain, lancé dans une guerre ouverte contre les grands médias traditionnels.
Une décision controversée
Pilier du journalisme aux États-Unis, AP avait été exclue en février du Bureau ovale et de l’avion présidentiel Air Force One pour son refus de se conformer à la nouvelle appellation du golfe du Mexique, rebaptisé «Golfe d’Amérique» par un décret signé par Donald Trump. L’agence, dénonçant une atteinte à la liberté de la presse, avait porté plainte et l’avait emporté en première instance, un juge sommant la Maison-Blanche de rétablir son accès. Mais, saisie par l’exécutif, une cour d’appel a suspendu vendredi ce jugement et donné raison à Donald Trump, le temps que la procédure judiciaire aille à son terme.
Les arguments de la cour d’appel
«Ces espaces présidentiels restreints ne sont pas des lieux protégés par le Premier amendement de la Constitution américaine, qui protège la liberté de la presse et d’expression», relève le jugement. «Le pouvoir de déterminer, y compris en fonction du point de vue, quels journalistes y seront admis est à la discrétion de la Maison-Blanche», écrivent encore les deux magistrats de la cour d’appel de la capitale dans leur décision.
L’influence de l’agence Associated Press
L’agence Associated Press, fondée en 1846, emploie plus de 3000 personnes à travers le monde et est très influente aux États-Unis, où ses dépêches et photographies sont reprises par de très nombreux titres de presse à travers le pays.
Les attaques de Trump contre la presse traditionnelle
Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump et ses proches ont attaqué sur plusieurs fronts la presse qu’ils qualifient de «traditionnelle» à coups de procédures judiciaires et de coupes budgétaires affectant les médias publics, accusés d’être marqués à gauche. Dans le même temps, le service de presse de la Maison-Blanche a donné un large accès au président à nombre d’influenceurs sympathisants du républicain, construisant ainsi autour de lui une chambre d’écho médiatique de plus en plus vaste.
Les conséquences pour la liberté de la presse
Cette décision soulève des questions importantes sur la liberté de la presse et l’accès des journalistes aux informations cruciales. Les défenseurs de la liberté de la presse craignent que cette décision ne crée un précédent dangereux, permettant à la Maison-Blanche de contrôler l’accès des médias en fonction de leurs opinions.
En conclusion, la décision de la cour d’appel de permettre à la Maison-Blanche de bloquer l’accès des journalistes de l’agence Associated Press à certaines zones présidentielles est un coup dur pour la liberté de la presse. Cette affaire met en lumière les tensions croissantes entre l’administration Trump et les médias traditionnels, et soulève des questions sur l’avenir de la liberté d’expression aux États-Unis.
