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Harvey Weinstein nie toute faute criminelle lors de son procès à New York


L'ancien producteur de cinéma réaffirme son innocence alors que le jury délibère pour un verdict sur des accusations d'agressions sexuelles et de viol.

Harvey Weinstein nie toute faute criminelle lors de son procès à New York

L’ancien producteur de cinéma et roi d’Hollywood Harvey Weinstein a réaffirmé qu’il n’avait jamais commis aucun crime dans une interview diffusée vendredi, alors que le jury entame un deuxième jour de délibérations pour décider d’un verdict à son procès à New York pour agressions sexuelles et viol.

«J’ai des regrets d’avoir mis ma famille là-dedans, d’avoir mis ma femme là-dedans et d’avoir commis des actes immoraux (...) mais jamais illégaux, jamais criminels», a-t-il assuré dans cette interview au téléphone diffusée par la chaîne Fox5NY. Détenu pendant son procès dans un hôpital de New York à cause de son état de santé, Harvey Weinstein, 73 ans, a renoncé à témoigner pendant les débats, à la demande de ses avocats, a-t-il assuré lors de cette brève interview.

Un procès emblématique du mouvement #MeToo

Accusations et défense

Il a aussi accusé les trois victimes présumées d’être motivées par l’argent, une thèse déjà mise en avant par ses avocats, et qu’elles ont réfuté vigoureusement. À partir de sa chute, en 2017, Harvey Weinstein a été accusé par plus de 80 femmes de harcèlement, agression sexuelle ou viol, dont les actrices Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow ou Ashley Judd. Il n’a jamais reconnu aucune agression, évoquant toujours des relations consenties.

Délibérations du jury

L’interview a été diffusée alors que les douze jurés ont entamé une deuxième journée de délibérations vendredi matin au tribunal de New York, en quête d’un verdict, plus de sept ans après le début de cette affaire emblématique du mouvement #metoo.

Après six semaines de débats, le jury doit décider à l’unanimité si Harvey Weinstein s’est rendu coupable d’agressions sexuelles sur l’ancienne assistante de production Miriam Haley en 2006 et sur l’ex-mannequin Kaja Sokola la même année, en les forçant à subir un cunnilingus, et de viol en 2013 sur l’aspirante actrice Jessica Mann.

Les trois femmes ont témoigné à visage découvert pendant plusieurs jours pour raconter comment Harvey Weinstein leur avait imposé une relation sexuelle, après les avoir attirées dans son appartement ou une chambre d’hôtel à New York. Les jurés s’étaient retirés pour délibérer à huis clos jeudi matin. En fin de journée, ils ont fait savoir qu’ils voulaient reprendre connaissance d’une partie des témoignages de deux victimes présumées, Kaja Sokola et Jessica Mann. La lecture des témoignages, en leur présence dans la salle d’audience, a commencé vendredi.

Premier procès et annulation

Le fondateur des studios Miramax, producteur de films culte comme «Pulp Fiction» et d’innombrables succès («Sexes, mensonges et vidéo», «Shakespeare in Love»), avait été condamné en 2020 à 23 ans de prison pour les faits concernant Miriam Haley et Jessica Mann, lors d’un procès retentissant qui symbolisait à l’époque une victoire pour le mouvement #MeToo contre les violences sexuelles.

Mais l’année dernière, la cour d’appel de New York avait annulé tout le procès, parce que d’autres victimes présumées avaient pu témoigner aux débats et raconter des agressions pour lesquelles Harvey Weinstein n’était pas inculpé.