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Gaël Perdriau renvoyé en procès pour chantage et détournement de fonds


Le maire de Saint-Étienne sera jugé fin septembre à Lyon pour chantage à la vidéo intime et détournement de fonds publics.

Gaël Perdriau renvoyé en procès pour chantage et détournement de fonds

La justice a ordonné un procès contre le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau (ex-LR), dans l’affaire de chantage à la vidéo intime visant un adjoint. Le procès devrait se tenir fin septembre à Lyon, a annoncé vendredi le procureur de la République de Lyon à l’AFP.

Gaël Perdriau est renvoyé devant le tribunal correctionnel pour «chantage, soustraction, détournement de fonds publics par un dépositaire de l’autorité publique et participation à une association de malfaiteurs», un délit puni d’au moins cinq ans de prison, précise Thierry Dran dans un communiqué. «Sous réserve de l’exercice d’éventuels voies de recours», le procès se tiendra entre le 22 et le 26 septembre.

L'affaire de la sextape

Les accusations contre Gaël Perdriau

L’affaire porte sur une vidéo montrant l’ancien premier adjoint centriste Gilles Artigues, un rival potentiel du maire, en train de se faire masser par un escort-boy dans une chambre d’hôtel à Paris en janvier 2015. Gaël Perdriau est soupçonné d’avoir exigé «la loyauté politique» de Gilles Artigues, «des arbitrages électoraux et son absence d’opposition aux décisions du maire» contre la non divulgation de ce film, selon un document judiciaire consulté par l’AFP.

Réactions et conséquences

Exclu du parti Les Républicains et vilipendé par ses opposants, le maire a toujours clamé son innocence et refusé de démissionner, mais il s’est mis en retrait de ses fonctions à la métropole. Dans leur ordonnance de renvoi, les magistrats instructeurs demandent que le maire soit jugé avec trois anciens proches, accusés d’avoir organisé le tournage de la sextape:

  • Pierre Gauttieri, son ex-directeur de cabinet
  • Samy Kefi-Jérôme, son ancien adjoint à l’Éducation
  • Gilles Rossary-Lenglet, l’ex-compagnon de ce dernier, qui avait révélé l’affaire à Mediapart en 2022

Autres accusations

Contrairement au réquisitoire du parquet, les juges d’instruction ont également ordonné le renvoi de deux couples à la tête d’associations stéphanoises soupçonnées d’avoir servi à rémunérer les auteurs de la sextape en échange de prestations fictives financées par la mairie, qui seront donc jugés pour «abus de confiance».

L’affaire continue de faire des vagues dans la politique locale et nationale, mettant en lumière des pratiques de corruption et de chantage au sein de l’administration publique.