La Hongrie a publié un décret pour interdire l’affichage de symboles évoquant les minorités sexuelles sur les bâtiments publics, au moment où débute vendredi le festival des fiertés de Budapest. Cette décision marque un nouveau coup dur pour les droits des personnes LGBT+ dans le pays.
Le Premier ministre nationaliste Viktor Orban entrave depuis des années les droits des personnes LGBT+ au nom de «la protection des enfants», et a franchi un cap cette année en faisant adopter une loi visant à bannir la marche prévue le 28 juin. Elle n’a toutefois pas été formellement interdite à ce stade et les organisateurs sont en pleins préparatifs malgré l’incertitude juridique entourant l’événement.
Interdiction des symboles LGBT+ sur les bâtiments publics
Un décret controversé
«Les symboles faisant référence ou promouvant différentes orientations sexuelles et de genre ne peuvent être déployés sur les bâtiments» liés au gouvernement ou à la banque centrale, stipule le décret publié tard jeudi soir au «Journal officiel».
C’est une décision à portée «symbolique», a reconnu le bureau du Premier ministre, étant donné qu’une «telle pratique» n’est de toute façon pas courante. «Ce décret vient confirmer la pleine détermination du gouvernement à lutter contre la propagande LGBT+ destinée aux enfants, que ce soit dans les crèches, les écoles, les médias ou les espaces publics», a-t-il ajouté dans un communiqué.
Réactions et conséquences
La mairie de Budapest, aux mains de l’élu écologiste Gergely Karacsony, n’est elle pas concernée et affichait vendredi le drapeau arc-en-ciel. Le Parlement a approuvé mi-mars un texte pour empêcher tout rassemblement qui violerait la législation de 2021 interdisant d’évoquer auprès des mineurs «l’homosexualité et le changement de sexe», ce qui menace donc de facto la «Pride».
Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de la capitale pour protester contre ce nouveau durcissement des droits de la communauté LGBT+, qui suscite aussi l’inquiétude de Bruxelles et de nombreux pays de l’UE.
Réactions de l'Union Européenne
Jeudi, une avocate générale auprès de la Cour de la justice de l’UE a estimé que la loi de 2021 «violait le droit de l’Union européenne».
Cet avis, censé éclairer la juridiction de Luxembourg dont l’arrêt n’est pas attendu avant plusieurs semaines, est «honteux», a fustigé vendredi Viktor Orban. «La liberté de diffuser de la propagande sexuelle semble plus importante aux yeux des Bruxellois que la protection des droits des enfants. C’est de la folie!", a-t-il écrit sur le réseau social X.
Cette situation met en lumière les tensions croissantes entre la Hongrie et l'Union Européenne concernant les droits des personnes LGBT+. Les décisions prises par le gouvernement hongrois continuent de susciter des réactions et des protestations, tant au niveau national qu'international.