En 2019 et 2020, une fondation genevoise, la «Marine Foundation», a servi de couverture pour blanchir 2,5 millions de francs issus d'escroqueries en ligne liées aux cryptomonnaies. Les victimes, recrutées sur internet, croyaient investir sur des plateformes de trading. En réalité, elles versaient leur argent sur le compte de la fondation, qui présentait ces entrées comme des donations à la banque qui l'hébergeait, l'UBP. Les fonds étaient ensuite transférés vers des sociétés écrans en Lituanie, en Roumanie ou dans les Caraïbes, sur la base de contrats falsifiés pour de la «gestion de risque environnementaux» ou du «sourcing de compétences».
L'affaire a été révélée par le site spécialisé dans la criminalité économique, gothamcity.ch. La condamnation, en mai, d'un financier suisse de 58 ans, qui avait introduit la fondation auprès d'UBP et avait la signature sur ses comptes, a mis en lumière ces pratiques illégales. Le financier a écopé de 120 jours-amende avec sursis pour blanchiment et doit rembourser 300'000 euros aux lésés.
Les mécanismes de l'escroquerie
Recrutement des victimes
Les victimes étaient principalement recrutées sur internet. Elles étaient attirées par des promesses de rendements élevés sur des plateformes de trading de cryptomonnaies. Une fois convaincues, elles transféraient leur argent sur le compte de la «Marine Foundation», croyant faire un investissement sûr et lucratif.
Blanchiment de l'argent
Les fonds transférés par les victimes étaient présentés à la banque UBP comme des donations. Cette présentation trompeuse permettait de justifier les entrées d'argent et de les faire passer pour des transactions légitimes. Une fois les fonds acceptés par la banque, ils étaient rapidement transférés vers des sociétés écrans situées en Lituanie, en Roumanie ou dans les Caraïbes. Ces transferts étaient justifiés par des contrats falsifiés pour de la «gestion de risque environnementaux» ou du «sourcing de compétences».
Les conséquences judiciaires
L'affaire a été portée à la connaissance du public via la condamnation d'un financier suisse de 58 ans. Ce dernier avait introduit la fondation auprès de l'UBP et avait la signature sur ses comptes. Il a été condamné à 120 jours-amende avec sursis pour blanchiment et doit rembourser 300'000 euros aux victimes.
La «Marine Foundation», qui était surendettée depuis 2016, n'a été mise en faillite qu'en 2022 par l'Autorité de surveillance des fondations. La fondation se dit désormais basée à Tokyo. Le Ministère public genevois a renoncé à poursuivre son fondateur, un Français établi au Japon, au motif que l'effort aurait été «disproportionné au regard des faibles chances de succès».
Les leçons à tirer
Cette affaire met en lumière les risques associés aux investissements en ligne, en particulier dans le domaine des cryptomonnaies. Les investisseurs doivent être vigilants et vérifier la légitimité des plateformes sur lesquelles ils envisagent d'investir. Il est également crucial de se méfier des promesses de rendements élevés et de faire preuve de prudence lorsqu'il s'agit de transférer de l'argent à des entités inconnues.
En conclusion, l'affaire de la «Marine Foundation» souligne l'importance de la vigilance et de la prudence dans le monde des investissements en ligne. Les escroqueries et le blanchiment d'argent restent des menaces réelles, et il est essentiel de prendre des mesures pour se protéger contre ces pratiques illégales.