C'est devenu une tradition: tous les 4 ou 5 ans, les partenaires du Grand Genève se réunissent afin de présenter et de signer le projet d'agglomération. Jeudi, c'est au sommet du Salève, dans la gare supérieure du téléphérique, fraîchement rénové que les représentants de Genève, de Vaud et de France voisine ont paraphé le précieux document, 5e du nom. L'objectif: récupérer un maximum de sous de la part de la Confédération. Dans le cadre de ce programme, depuis 2007, ce sont pas moins de 140 mesures, parmi lesquelles le Léman express, la voie verte ou encore l'extension du tram 17 jusqu'au centre d'Annemasse, qui ont été ainsi cofinancées par Berne. Soit 624 millions de francs utilisés pour aménager le territoire du Grand Genève.
Le projet d'agglomération 5: un ambitieux plan pour le Grand Genève
Un financement espéré à hauteur de 40%
Pour ce PA5 (c'est son petit nom) qui porte sur la période 2028 à 2032, on parle de 56 mesures pour un montant total de 536 millions de francs. Les porteurs de ce projet transfrontalier espèrent atteindre le taux maximum de financement de la part de la Confédération soit 40%. Concrètement, il s'agit de construire la nouvelle interface multimodale de l'aéroport de Genève, qui regroupera les 10 arrêts de bus TPG existants ainsi que des stationnements vélos. Selon le conseiller d'Etat genevois chargé des mobilités, Pierre Maudet, «le but est de favoriser l'accessibilité de l'infrastructure», notamment en transports en commun.
Des mesures phares pour améliorer la mobilité
Autre mesure phare: les aménagements pour le bus à haut niveau de service reliant Meyrin (GE) à Saint-Genis-Pouilly (F). Le tout sera accompagné d'un complet réaménagement de la Porte de France et la création d'un parking-relais (P+R) de 700 places à l'entrée de la commune française. S'ajoutent la liaison entre les réseaux cyclables de Divonne (F) et de Nyon (VD) ou encore la 4e étape de la requalification de la Route de Suisse.
Un projet visionnaire et réaliste
En tout, le PA5 doit permettre la création de près de 100 nouveaux kilomètres de pistes cyclables, 5 km du site propre pour bus, plus de 2100 places de stationnements pour les vélos et l'électrification de 40 bus articulés. La moitié des mesures sont sur territoire genevois, 36% en France et 11% dans le canton de Vaud. Un projet qualifié de «visionnaire, ambitieux et s'inscrivant dans la continuité des projets d'agglomération précédents», selon les mots de Joël Bourgeot, sous-préfet de l'Ain.
Mais aussi, une liste de mesures réalistes. «Par le passé, il est arrivé que la Confédération dégrade le taux de financement qu'elle nous avait accordé car les projets tardaient à se réaliser», a rappelé le conseiller d'Etat genevois chargé du Territoire, Antonio Hodgers. La leçon a été retenue: «On ne met que les projets qui sont murs.» La liste sera déposée au Père Noël bernois le 26 juin. Après un examen technique, les résultats tomberont mi 2026 et la décision finale sera prise par le Parlement fédéral à l'automne 2027.
Un P+R de 700 places, à deux pas du Cern
La création d'un parking-relais (P+R) de 700 places à l'entrée de la commune française de Saint-Genis-Pouilly est l'une des mesures phares du PA5. Ce P+R, situé à deux pas du Cern, vise à faciliter les déplacements transfrontaliers et à réduire la congestion routière dans la région.
Déposé à Berne le 26 juin
La liste des mesures du PA5 sera déposée à Berne le 26 juin. Après un examen technique, les résultats seront connus mi 2026 et la décision finale sera prise par le Parlement fédéral à l'automne 2027.
