Logo webradio media

Un homme jugé pour avoir tué son amie enceinte dans un incendie


Maroof Easakhail est accusé d'avoir déclenché un incendie mortel. Il nie l'intention de tuer, mais les preuves sont accablantes.

Un homme jugé pour avoir tué son amie enceinte dans un incendie

Dès ce jeudi, un homme de 33 ans est jugé aux assises de la Moselle à Metz. Il est accusé d'avoir tué son amie enceinte en déclenchant un incendie dans leur appartement. Maroof Easakhail, né en Afghanistan, a reconnu jeudi avoir «mis le feu» mais nié avoir eu l’intention de tuer.

«Monsieur le président, je vais me libérer aujourd’hui: oui j’ai mis le feu volontairement, mais tuer Anita c’était pas volontaire», a affirmé l’homme de 33 ans. Il a expliqué avoir orchestré, avec sa compagne âgée de 25 ans, une fraude à l’assurance. «Moi et Anita on a discuté du manque de financements, on a mis le feu à l’appartement, pour toucher l’argent de l’assurance», a-t-il déclaré.

Un drame aux conséquences tragiques

Maroof Easakhail avait jusque-là toujours nié avoir mis le feu à l’appartement familial, où il est également accusé d’avoir piégé sa compagne après s’être ménagé personnellement une «sortie de secours». Anita Gash, grièvement brûlée, avait été secourue, avec beaucoup de difficulté – la porte de l’appartement étant verrouillée – grâce à l’intervention des voisins et des sapeurs-pompiers. Enceinte de cinq mois, elle a perdu le fœtus qu’elle portait le lendemain du drame. Brûlée à plus de 90% au troisième degré, elle est décédée des suites de ses blessures un mois après les faits. Elle n’a jamais pu être entendue.

Des éléments accablants

Dans un document d’enquête dont l’AFP a eu connaissance, l’expert considère que «l’incendie résulte d’une action volontaire humaine». Des «foyers distincts dans différentes pièces» ont été relevés, ainsi qu’un «phénomène d’épandage». Dans le logement, les enquêteurs ont retrouvé un bidon de 5 litres étiqueté «eau déminéralisée» dont le contenu dégageait une forte odeur d’essence.

Des versions contradictoires

Maroof Easakhail avait changé trois fois de version au cours de l’instruction. En dernier lieu, il a affirmé s’être couvert d’un drap et avoir sauté par la fenêtre. Mais des incohérences ont été constatées entre les diverses versions de l’accusé, contredites par des constatations scientifiques. Assurant avoir «tout fait pour sauver sa compagne», il ne présentait pour autant aucune traces de brûlure ou de suie.

Témoignages accablants des voisins

Des voisins ont aussi entendu une femme crier «arrête, arrête», quelques instants avant d’entendre une déflagration et de découvrir la fumée noire de l’incendie. Ils ont évoqué aussi des violences commises sur la victime enceinte et leur enfant de quatre ans, qui n’était pas sur place lors de l’incendie. D’après la famille de la victime, cette dernière souhaitait se séparer de son compagnon, une décision que ce dernier n’acceptait pas.

Plusieurs «foyers distincts»

Les enquêteurs ont découvert plusieurs foyers distincts dans différentes pièces de l’appartement, ce qui renforce l’hypothèse d’un acte délibéré. Le bidon de 5 litres retrouvé sur les lieux, bien que étiqueté «eau déminéralisée», contenait en réalité de l’essence, ce qui a contribué à l’intensité de l’incendie.

Diverses versions

Au cours de l’instruction, Maroof Easakhail a présenté plusieurs versions des faits, ce qui a semé le doute sur sa crédibilité. Ses déclarations ont été contredites par des preuves scientifiques et des témoignages, rendant sa défense encore plus fragile.

Ce drame soulève de nombreuses questions sur les motivations de Maroof Easakhail et sur les circonstances exactes de l’incendie. Le procès devrait permettre de faire la lumière sur cette affaire tragique et de rendre justice à Anita Gash et à sa famille.