L’Otan est «très proche» d’un accord pour dépenser beaucoup plus pour sa sécurité, s’est félicité jeudi le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth, venu en mission au siège de l’Alliance à Bruxelles pour convaincre ses alliés européens de la nécessité de ne plus dépendre des États-Unis.
«La raison pour laquelle je suis ici est de m’assurer que tous les pays de l’Otan comprennent que (...) chaque pays doit contribuer à hauteur de 5%», a martelé jeudi l’ancien journaliste de Fox News. Le président américain Donald Trump exige des Alliés européens, et du Canada, qu’ils s’engagent à consacrer au moins 5% de leur produit intérieur brut (PIB) à leur défense, sous peine de ne plus garantir leur sécurité.
Un accord imminent pour renforcer la défense de l'Otan
Les exigences américaines
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a insisté sur la nécessité pour chaque pays membre de l’Otan de contribuer à hauteur de 5% de leur PIB à la défense. Cette demande fait suite aux exigences du président américain Donald Trump, qui souhaite que les Alliés européens et le Canada s’engagent à consacrer au moins 5% de leur PIB à leur défense.
«Nous pensons être très proches, tout proches d’un consensus, sur un engagement de 5% pour l’Otan au sommet de La Haye», les 24 et 25 juin, a-t-il déclaré après avoir rencontré ses homologues de l’Alliance à Bruxelles. «De la France à l’Allemagne, aux pays baltes, aux pays nordiques, à la Pologne, à la Grèce, à la Hongrie, et tant d’autres, l’engagement est là: 5% de dépenses de défense», a-t-il encore affirmé.
Les réactions des pays européens
Inquiets d’un éventuel désengagement américain de leur continent, et face à la menace russe, les Européens se disent prêts à augmenter leurs dépenses militaires. Cependant, tous n’affichent pas la même volonté. «Il y a quelques pays qui ne sont pas encore tout à fait là. Je ne citerai aucun nom, nous ne le faisons pas entre amis dans cette salle. Nous les y amènerons» a assuré sur ce point M. Hegseth.
Plusieurs pays de l’Otan, dont l’Espagne, la Belgique ou l’Italie, peinent déjà à atteindre l’objectif de 2% fixé il y a plus de dix ans lors d’un précédent sommet de l’Alliance. Moins sensibles à la menace russe, ils rechignent à s’engager sur des pourcentages aussi élevés.
La proposition de Mark Rutte
Pour assurer le succès du sommet de La Haye, le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte a proposé un chiffre global de 5%, mais sous la forme d’une addition de deux types de dépenses.
Il suggère de porter le niveau des dépenses militaires stricto sensu à 3,5% du PIB d’ici 2032, et dans le même temps de porter à 1,5% du PIB toutes celles liées à la sécurité, au sens large, comme la protection aux frontières, la mobilité militaire ou encore la cybersécurité. Cet objectif apparaît plus facilement atteignable dans la mesure où il concerne des dépenses duales, civiles et militaires, déjà engagées ou prévues par les États.
L’objectif de 3,5% correspond, lui, au financement des capacités indispensables pour assurer la défense de l’Otan au cours des prochaines années, au moment où la Russie ne cesse de renforcer son armée. «Moscou prépare déjà son prochain coup», a averti mercredi l’ambassadeur américain à l’Otan Matthew Whitaker, soulignant que, face à ces menaces russes, les pays de l’Otan n’avaient «pas le choix».
Les défis pour l'Allemagne
Pour l’Allemagne, première économie européenne, respecter les nouveaux objectifs de l’Otan va représenter, entre autres, 50 000 à 60 000 soldats supplémentaires pour la Bundeswher. Et pour parvenir à 3% de PIB en dépenses militaires, il lui en coûtera quelque 125 milliards d’euros par an, a assuré jeudi le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius. Mais M. Rutte reste optimiste. «Je suis vraiment, absolument, positivement convaincu que lors du sommet, nous parviendrons à un accord en ce qui concerne cette très forte augmentation des dépenses de défense», a-t-il affirmé devant la presse.
Les pays réticents
Certains pays rechignent encore à s’engager pleinement dans cette augmentation des dépenses militaires. Parmi eux, l’Espagne, la Belgique et l’Italie, qui peinent déjà à atteindre l’objectif de 2% fixé il y a plus de dix ans. Ces pays, moins sensibles à la menace russe, sont réticents à s’engager sur des pourcentages aussi élevés.
Malgré ces réticences, le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, reste optimiste quant à la possibilité de parvenir à un accord lors du sommet de La Haye. «Je suis vraiment, absolument, positivement convaincu que lors du sommet, nous parviendrons à un accord en ce qui concerne cette très forte augmentation des dépenses de défense», a-t-il affirmé devant la presse.
En conclusion, l’Otan semble sur la voie d’un accord historique pour renforcer sa défense face aux menaces croissantes. Les exigences américaines et les propositions de Mark Rutte pourraient bien permettre de surmonter les réticences de certains pays et de garantir une sécurité accrue pour l’Alliance.