La commissaire européenne pour la Méditerranée, Dubravka Suica, a annoncé un paquet d’aide de 175 millions d’euros (163 millions de francs suisses) à la Syrie, en le qualifiant jeudi de «un clair message» de soutien de l’UE, dans un entretien à l’AFP à Damas.
La responsable européenne a précisé que cette aide – proposée aux responsables syriens la veille lors d’entretiens – concernait notamment les secteurs de l’énergie, de l’éducation, de la santé et de l’agriculture. «Je suis venue (..) avec un message clair: nous sommes ici pour assister et aider la Syrie à se rétablir», a déclaré la commissaire européenne à l’AFP.
Un soutien européen pour la reconstruction de la Syrie
Objectifs de l'aide européenne
«Nous voulons que la reconstruction et la reprise soient dirigés et pris en charge par la Syrie», a-t-elle ajouté. Dubravka Suica, dont la visite est la première d’un commissaire européen depuis la formation d’un gouvernement de transition fin mars, a rencontré mercredi le président intérimaire Ahmad al-Chareh. «Nous voulons voir la Syrie devenir un pays (..) normal et démocratique à l’avenir,» a-t-elle ajouté. «Nous voulons voir la Syrie unie» et «inclusive». «C’est un processus. Cela se fera par étape».
Contexte de la transition syrienne
La Syrie est engagée dans une transition délicate depuis qu’une coalition islamiste a renversé il y a six mois le pouvoir de Bachar al-Assad, après une guerre civile de près de 14 ans. Le nouveau pouvoir, qui veut étendre son autorité sur l’ensemble du territoire national, est pressé par la communauté internationale de protéger les minorités, alors que des massacres visant la communauté alaouite ont fait des centaines de morts en mars.
Levée des sanctions économiques
L’Union européenne avait levé le 20 mai toutes les sanctions économiques qui avaient été mises en place sous le régime d’Assad. «C’est un moment charnière, un nouveau chapitre dans les relations UE-Syrie,» a estimé la commissaire sur X, qualifiant sa rencontre avec le président intérimaire de «constructive».
Retour des réfugiés syriens
Interrogée au sujet d’un éventuel retour au pays des millions de réfugiés syriens, dont une partie se trouve en Europe, elle a estimé que les retours devaient être «sûrs, volontaires et dignes». L’UE n’a pas encore désigné la Syrie comme un pays sûr pour les retours «parce que nous ne voulons pas pousser les gens à venir ici et (trouver) qu’ils n’ont pas de maison», a-t-elle ajouté.
«Nous ne pouvons pas déclarer une partie de la Syrie sûre et pas une autre», a ajouté la commissaire, en expliquant que désigner la Syrie comme un pays sûr nécessite «l’unanimité des 27 États membres européens».
Les sanctions économiques levées
L’Union européenne avait levé le 20 mai toutes les sanctions économiques qui avaient été mises en place sous le régime d’Assad. «C’est un moment charnière, un nouveau chapitre dans les relations UE-Syrie,» a estimé la commissaire sur X, qualifiant sa rencontre avec le président intérimaire de «constructive».
Cette aide de 175 millions d'euros représente un engagement significatif de l'Union européenne envers la Syrie, marquant un tournant dans les relations entre les deux entités. La reconstruction et la stabilité de la Syrie sont cruciales non seulement pour le pays lui-même, mais aussi pour la région et au-delà.