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Un Français suspecté de meurtre raciste présenté à un juge antiterroriste


L'homme, accusé d'avoir tué son voisin tunisien et blessé un autre voisin turc, avait diffusé des vidéos racistes avant et après son acte.

Un Français suspecté de meurtre raciste présenté à un juge antiterroriste

Un Français suspecté du meurtre raciste de son voisin, un quadragénaire tunisien, samedi dans le sud-est de la France, est présenté jeudi à un magistrat antiterroriste en vue d’une inculpation, a indiqué le parquet antiterroriste (Pnat) à l’AFP.

Cet homme a «diffusé, avant et après son passage à l’acte, deux vidéos (...) au contenu raciste et haineux», selon le parquet de Draguignan (sud-est) initialement saisi de l’enquête.

Un crime raciste et potentiellement terroriste

Profil et motivations du suspect

Plusieurs médias ont épluché son profil Facebook, désormais restreint, mais sur lequel apparaissaient encore mardi certaines publications anti-islam, insultantes pour Emmanuel Macron ou pro-«gilets jaunes». L’homme est aussi accusé d’avoir blessé un autre de ses voisins, de nationalité turque, au Puget-sur-Argens, sur la Côte d’Azur.

Selon une source proche du dossier, il avait comme volonté de «troubler l’ordre public par la terreur», ce qui a justifié la saisine du Pnat, une première concernant un homicide raciste lié à l’ultradroite. Si un magistrat instructeur antiterroriste parisien confirme l’inculpation demandée par le Pnat, le mis en cause pourrait ensuite être présenté à un juge des libertés et de la détention qui devra statuer sur son incarcération.

Réactions politiques et communautaires

Mardi après-midi, devant l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a exprimé «une pensée émue» pour les victimes, leurs familles, mais aussi pour «la communauté tunisienne». Ce meurtre est «clairement un crime raciste», «sans doute aussi antimusulman», et «peut-être aussi un crime terroriste», a ajouté le ministre de l’Intérieur, «heureux» que le Pnat se soit saisi de l’affaire.

«Je veux justice pour mon frère», «victime d’un acte terroriste», a réclamé mardi Hanen Miraoui, sœur de la victime Hichem Miraoui, par téléphone à l’AFP, depuis la France où elle vit.

«Nous parlions des préparatifs de l’Aïd (El Kebir, grande fête musulmane prévue vendredi en Tunisie, ndlr). Il rigolait et taquinait ma mère qui était malade, puis tout d’un coup, je l’ai entendu dire +Aïe+ puis la communication s’est interrompue», a décrit Hanen Miraoui.

D’après elle, le suspect «était connu dans le quartier» de son frère «pour sa haine des Arabes». Ce crime «terroriste» a «suscité un profond mécontentement et une profonde tristesse dans l’opinion publique» tunisienne, a dit le ministre tunisien de l’Intérieur, Khaled Nouri, en soulignant «la nécessité d’assurer la protection de la communauté tunisienne sur le territoire français».

Hommage et mobilisation

Organisée par les proches d’Hichem Miraoui, une marche blanche doit avoir lieu dimanche à 15h à Puget-sur-Argens, annonce une feuille blanche scotchée sur la devanture du salon de coiffure où travaillait la victime.

Ce crime a non seulement bouleversé la communauté locale mais a également suscité une vive émotion au niveau national et international. Les autorités françaises et tunisiennes ont exprimé leur solidarité et leur détermination à lutter contre le racisme et le terrorisme.

Cet événement tragique rappelle l'importance de la vigilance et de la lutte contre toutes formes de haine et de violence. La justice doit maintenant suivre son cours pour que les responsables soient jugés et que justice soit rendue aux victimes et à leurs familles.