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Laura Calu présente «Senk» au festival Morges-sous-Rire le 12 juin


L'humoriste française aborde les contradictions de la société dans son nouveau one woman show, après le succès de «En grand».

Laura Calu présente «Senk» au festival Morges-sous-Rire le 12 juin

Après avoir cartonné avec son premier spectacle, «En grand», qui parlait d'une fille complexée, Laura Calu revient avec son nouveau one woman show, «Senk», consacré aux contradictions de notre société, le 12 juin au festival Morges-sous-Rire. Révélée sur les réseaux sociaux, l'humoriste française de 35 ans préfère nettement se retrouver sur scène face à son public avec lequel elle partage une réelle complicité.

«Faire rire les gens aujourd'hui, c'est un pouvoir magique»

Un spectacle sur les contradictions de notre société

De quoi parle votre spectacle «Senk»?

Il parle de la société dans laquelle nous évoluons tous et des contradictions qu'apporte cette société. C'est-à-dire qu'on a tous envie de faire mieux pour la planète mais on a tous des batteries au lithium. Du coup, c'est un spectacle qui est fait pour nous décomplexer et nous retrouver à notre place de petits humains imparfaits sur une planète imparfaite. Il est aussi fait pour nous déculpabiliser de cette espèce de pression sociale qu'on a en permanence.

Une sincérité retrouvée

Vous vous dites plus sincère sur ce nouveau spectacle. Pourquoi?

J'ai été connue sur le Net, mais j'étais déjà comédienne avant. Après des années de galère à essayer de percer dans ce milieu, je me suis lancée sur Internet. Comme tous les gens qui se lancent sur les réseaux, j'ai été prise dans l'engrenage de ce qu'il fallait faire pour obtenir des vues, pour être aimée. Inconsciemment, je me suis forgée une sorte de carapace hypocrite, comme beaucoup d'humoristes ou de personnalités qui se font connaître sur le web: on surfe sur ce qui plaît, sur la mode et on n'est plus vraiment nous-mêmes. Cela ne m'allait pas du tout parce que je suis beaucoup trop sincère comme personne. Du coup, je n'étais pas bien avec cette hypocrisie et j'ai décidé de faire un spectacle avec toutes mes vérités en espérant ne pas trop vexer les gens. Mais visiblement, ils ne le sont pas. Ils doivent aimer ma sincérité (Rire)!

L'improvisation au cœur du spectacle

Vous faite aussi beaucoup d'impro...

J'ai été improvisatrice avant d'être humoriste. J'ai toujours aimé ça. C'est une discipline vraiment particulière. Aujourd'hui, on a tendance à confondre parce qu'il y a beaucoup d'humoristes qui interagissent avec leur public, mais ce n'est pas nécessairement de l'impro. Dans ce spectacle, je fais de l'impro où je créé une histoire autour de ce qu'on me donne. Il y a donc un fil rouge mais avec une deuxième partie qui est complètement improvisée. Ce qui fait que les gens peuvent venir voir plusieurs fois le spectacle et ce n'est jamais le même.

Une passion depuis l'enfance

Avez-vous toujours voulu devenir comique?

Oui, j'ai toujours voulu faire ça, depuis toute petite! J'ai toujours voulu faire des spectacles, créer, inventer des histoires, que ce soit par le dessin, la danse, l'écriture ou par le spectacle vivant. Quand j'étais gamine, je ne suivais pas trop à l'école, j'étais dans mon monde. Je n'étais là que lorsqu'il y avait des kermesses, qu'il fallait chanter ou faire des spectacles à l'école. La scène m'a prouvé très tôt que je pouvais faire quelque chose de ma vie. Je n'ai jamais voulu faire autre chose que ça.

Les réseaux sociaux: un outil à double tranchant

Vous êtes aussi sur les réseaux sociaux. Pourtant vous dites qu'il faut s'en méfier...

C'est très dur pour moi Internet. Franchement, je le fais uniquement aujourd'hui pour ramener les gens dans mes salles. D'ailleurs, si on observe bien mon parcours, j'ai vraiment cartonné sur le Net, il y a quelques années. Aujourd'hui, je ne suis plus forcément celle qui marche le plus, parce que je n'arrive pas à m'adapter à l'algorithme. Et les algorithmes ont changé aussi. Ils privilégient les vidéos pas intéressantes. Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on ne fait qu'abrutir la population sur les réseaux sociaux. C'est donc très compliqué pour moi de faire des vidéos qui abrutissent les gens parce que j'aime que mon humour serve à faire réfléchir. Or, aujourd'hui, faire réfléchir, ce n'est plus quelque chose qu'on aime mettre en avant. Quand je scrolle sur mon téléphone et que je vois ce qu'il y a, ça me déprime.

Le végétarisme: un sujet de réflexion

Vous avez aussi parlé aussi de votre végétarisme dans l'un de vos sketchs. Pourquoi?

Je suis devenue végétarienne il y a deux ans. Ce sketch a eu un impact. J'ai reçu des messages de personnes qui m'ont dit que cela les avait fait réfléchir. Même s'il n'y a que deux personnes qui se remettent en question par rapport au fait de manger de la viande, cela n'aura pas servi à rien.

L'humour comme pouvoir magique

Que représente l'humour pour vous?

L'humour est une réaction chimique du corps humain qui fait du bien à tout le monde, qui sécrète de l'endorphine. Du coup, j'ai à la fois l'impression d'être un médicament, un médecin, un antidépresseur. Je crois qu'aujourd'hui, faire rire les gens, alors qu'on est tous inquiets pour l'avenir, c'est un pouvoir magique. Je me sens comme une magicienne. Quand des gens sortent de mon spectacle et me disent qu'ils viennent de perdre leur mère, mais qu'ils ont rit, je me dis que je fais quand même un super métier.

En conclusion, Laura Calu nous offre avec «Senk» un spectacle riche en réflexions et en rires, où elle partage sa vision de la société et ses propres contradictions. Un rendez-vous à ne pas manquer le 12 juin au festival Morges-sous-Rire.