Personne ne les attendait vraiment là, et c’est encore plus vrai pour les Pacers que pour le Thunder. Dès la nuit prochaine (2h30), Indiana et Oklahoma City vont se disputer le trophée Larry O’Brien et il y aura donc un nouveau champion NBA puisque les deux franchises n’ont encore jamais atteint le Graal. Cette finale entre deux équipes qui évoluent dans des petits marchés ne fait pas vraiment les affaires de la grande ligue nord-américaine et de ses diffuseurs. Elle n’est pas la plus sexy mais elle récompense deux institutions qui ont été bâties avec intelligence. Présentation.
Une finale inédite entre deux «petits»
Oklahoma City part avec le costume de favori
Meilleure équipe de la saison régulière (68 victoires 14 défaites), Oklahoma City semble partir avec les faveurs de la cote selon les analystes NBA. Dans la toujours très relevée conférence Ouest, le Thunder a éliminé Memphis (4-0), Denver (4-3) et Minnesota (4-1) pour se hisser en finale des play-off. À l'Est, Indiana a sorti Milwaukee (4-1), Cleveland (4-1) et New York (4-2). Au cours de l’année, OKC et les Pacers se sont affrontés à deux reprises, pour deux succès des premiers cités (120-114 et 132-111).
Des dirigeants qui ont fait des choix payants
Partout, on fait des paris. Il y a six ans, le Thunder avait échangé sa star Paul George contre six joueurs, dont Shai Gilgeous-Alexander, alors âgé de 20 ans. À l'époque, l'arrière canadien valait 11 points par match. Il en vaut aujourd'hui 33 et vient d'être élu meilleur joueur de la ligue. En 2022, Indiana avait cédé Domantas Sabonis, l'un des grands noms des raquettes, pour récupérer Tyrese Haliburton. Il est aujourd'hui le visage des Pacers, avec Pascal Siakam, renfort vieux d'une année et demie. Bingo!
Deux franchises encore jamais sacrées
Il y a 25 ans, les Pacers de la légende Reggie Miller avaient disputé leur unique finale NBA, perdue 4 victoires à 2 face aux Los Angeles Lakers de Shaquille O’Neal (38 points et 17 rebonds sur la série) et du regretté Kobe Bryant. Pour la franchise du Thunder, créée en 2008, c'est aussi un retour en finale après le revers de 2012 face au Miami Heat de LeBron James et de Dwyane Wade. À l’époque, le Suisse Thabo Sefolosha jouait pour OKC et son équipe s’était inclinée 4-1 dans la série.
Les yeux rivés sur la campagne
Cette finale Pacers - OKC, c'est la revanche des «petits». Terminé les affiches avec les gros marchés représentés par les Golden State Warriors, les Los Angeles Lakers ou les Boston Celtics. Les villes d'Indianapolis et d'Oklahoma City ne dépassent pas le million d'habitants et ont longtemps été oubliées des diffuseurs pour les affiches en prime-time. Pendant dix jours, les yeux des téléspectateurs seront braqués sur ses deux villes situées dans la campagne profonde des Etats-Unis.
Deux clubs économes
C'est une finale unique en son genre. Pour la première fois depuis 2003 et l'entrée en vigueur de la «luxury tax», la finale NBA oppose deux franchises qui ne paient pas la pénalité destinée aux équipes qui ne respectent pas la limite salariale dictée aux clubs - il y en avait onze cette saison, un record NBA. Malgré ses 200 millions de dollars dépensés en plus dans les salaires de ses joueurs lors de l'exercice écoulé, encore un record, les Phoenix Suns n'ont même pas atteint les play-off. Une preuve que l'argent ne fait pas tout.
En conclusion, cette finale entre les Indiana Pacers et le Thunder d’Oklahoma City promet d’être riche en émotions et en surprises. Les deux équipes, bien que provenant de petits marchés, ont su se construire de manière intelligente et efficace, prouvant que la stratégie et le talent peuvent surpasser les gros budgets et les grandes villes.