Le mécontentement des étudiants reste vif à Cuba contre les nouveaux tarifs de l’internet mobile appliqués par la compagnie nationale de télécommunications, certains ayant même appelé à une grève des cours mercredi. Cette nouvelle tarification, en vigueur depuis vendredi et qui implique une très forte hausse des tarifs pour tout dépassement du forfait de base, lui-même drastiquement réduit, et une dollarisation partielle du service, a suscité une vague d’indignation chez les Cubains, et en particulier chez les étudiants.
Réactions et Appels à la Grève
La Fédération Étudiante Universitaire de la Faculté de Mathématiques et d'Informatique
Pour la Fédération étudiante universitaire (FEU) de la Faculté de mathématiques et d’informatique, une organisation officielle, «les explications fournies lors des espaces de débat entre les organes étudiants et les dirigeants (de la compagnie nationale de télécommunication) Etecsa n’ont pas apporté de solutions réalistes aux revendications du peuple». «Nous appelons, à partir du mercredi 4 juin, les étudiants à ne pas assister aux activités académiques, sous forme de protestation», ajoute l’organisation.
«Nous invitons la direction de notre Université de La Havane à reconnaître comme légitime cette protestation afin d’éviter la déformation de nos intentions révolutionnaires et honnêtes», ajoutent les étudiants qui demandent la «révocation» des nouvelles mesures tarifaires d’ici le 30 mai.
La FEU de la Faculté de Philosophie, Histoire et Sociologie
Dans un autre communiqué, la FEU de la Faculté de Philosophie, Histoire et Sociologie indique se «joindre à l’exigence de la Faculté de mathématiques et informatique – qui, à partir d’aujourd’hui, appelle légitimement à ne pas assister aux activités pédagogiques – pour une révocation totale des nouvelles mesures imposées par Etecsa».
Réaction de la Direction de l’Université de La Havane
«Rien ni personne n’interrompra nos processus d’enseignement avec des convocations totalement éloignées de l’esprit qui a animé les échanges avec les organisations étudiantes», a cependant mis en garde la direction de l’Université de La Havane sur sa page Facebook. La Fédération étudiante universitaire de l’Université, chapeautant toutes les organisations étudiantes des facultés, a également indiqué «soutenir» les étudiants dans leurs revendications, mais rejeter «les tentatives de perturber la normalité de la vie universitaire».
Suivi de la Grève
Mercredi, il était difficile pour l’AFP de confirmer si l’appel à la grève était suivi. Dès l’entrée en vigueur des nouveaux tarifs, sans aucune annonce préalable, les organisations étudiantes ont exprimé leur mécontentement. Face à la bronca, le président Miguel Diaz-Canel a déclaré être «attentif aux opinions, critiques et insatisfactions de notre peuple» sur les nouveaux tarifs, et assuré que «des options sont étudiées pour les secteurs les plus vulnérables, parmi lesquels nos chers étudiants».
Réunions et Concessions
Plusieurs réunions ont eu lieu entre des représentants étudiants et des responsables d’Etecsa, qui a justifié ces hausses par la nécessité d’opérations de maintenance. Lundi soir, l’entreprise a indiqué que les étudiants auraient finalement droit à deux recharges mensuelles en monnaie nationale, contre une seule pour le reste de la population, sans pour autant calmer leur grogne.
Intentions Révolutionnaires et Honnêtes
Les étudiants insistent sur le fait que leurs revendications sont motivées par des «intentions révolutionnaires et honnêtes», soulignant leur engagement envers la justice sociale et l'équité.
Des Options Étudiées
Le gouvernement cubain, par la voix de Miguel Diaz-Canel, a assuré que des options sont en cours d'étude pour atténuer l'impact des nouvelles mesures tarifaires sur les secteurs les plus vulnérables, notamment les étudiants.
Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontés les étudiants cubains dans un contexte de hausse des coûts de l'internet mobile, essentiel pour leurs études et leur vie quotidienne.