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L'UE appelle à réduire l'utilisation de l'eau d'ici 2030 face au stress hydrique


La Commission européenne exhorte les États membres à améliorer leur gestion de l'eau. Objectif : diminuer les prélèvements de 10% d'ici 2030.

L'UE appelle à réduire l'utilisation de l'eau d'ici 2030 face au stress hydrique

La Commission européenne a appelé mercredi les États européens à diminuer l’utilisation des ressources en eau d’ici à 2030, en raison du stress hydrique causé par le réchauffement climatique. «Aujourd’hui déjà, 30% des terres européennes sont confrontées à une pénurie d’eau chaque année. Notre avenir dépend de la façon dont nous gérons notre eau dès aujourd’hui», a souligné Jessika Roswall, la commissaire européenne chargée de l’environnement.

L’Union européenne a dévoilé une stratégie pour renforcer la sécurité en eau, sans annonce choc. Côté chiffres, la Commission cite l’objectif de la France de baisser les prélèvements d’eau de 10% d’ici à 2030, que ce soit dans les nappes phréatiques ou dans les eaux de surface. Mais l’exécutif européen se montre beaucoup plus prudent, voire flou, dans sa recommandation aux États membres. Les 27 devront «s’efforcer d’améliorer l’utilisation de l’eau d’au moins 10% d’ici à 2030».

Stratégies pour une meilleure gestion de l'eau

Objectifs et recommandations

Le 10% est le «minimum possible», a assuré la commissaire Roswall. Selon les États membres, cela pourrait passer par la réduction des prélèvements ou l’amélioration des infrastructures pour éviter les fuites, a-t-elle indiqué. Car Bruxelles insiste sur ce problème de canalisations défaillantes dans l’UE. La situation est très disparate selon les États membres, qui peuvent perdre de 8% à 57% de la ressource, d’après la Commission.

Plan d'action et investissements

L’exécutif promet un plan d’action de numérisation dans le secteur de l’eau afin de mieux détecter ces fuites, par exemple avec des compteurs intelligents. En coopération avec la Commission, la Banque européenne d’investissement va en outre lancer un nouveau programme sur l’eau et sa gestion durable, doté de 15 milliards d’euros au cours de la période 2025-2027.

Lutte contre la pollution

En matière de lutte contre la pollution, l’exécutif européen évoque pour 2027 une initiative publique-privée visant à mieux détecter et éliminer les PFAS, ces «polluants éternels» synthétiques quasi indestructibles et qui contaminent les eaux. Côté mer, l’UE promet de réviser d’ici 2027 la législation sur les milieux marins, vieille de plus de quinze ans, et qui harmonise les règles de protection de la biodiversité dans les 27 États membres.

Cette révision fera également partie du «pacte» européen sur les océans, que la Commission s’apprête à présenter ce jeudi à Bruxelles, avant la troisième conférence de l’ONU sur les océans organisée à Nice, dans le sud-est de la France, la semaine prochaine.

Réactions des eurodéputés

Mercredi, la stratégie sur l’eau n’a pas convaincu les eurodéputés écologistes, qui ont critiqué des recommandations «sans valeur contraignante».

Éviter les fuites

L'un des principaux axes de la stratégie européenne est de réduire les fuites d'eau en améliorant les infrastructures. Les canalisations défaillantes représentent un problème majeur, avec des pertes allant de 8% à 57% de la ressource selon les États membres. La numérisation et l'utilisation de compteurs intelligents sont des solutions envisagées pour mieux détecter et réparer ces fuites.

Eurodéputés écolos pas convaincus

Les eurodéputés écologistes ont exprimé leur scepticisme face à la stratégie de l'UE, la jugeant trop peu contraignante. Ils estiment que des mesures plus strictes et des objectifs plus ambitieux sont nécessaires pour faire face aux défis posés par le réchauffement climatique et la pénurie d'eau.