Plus de 100 prisonniers sont toujours en fuite mardi dans le sud du Pakistan après que plus de 200 détenus d’une prison de Karachi ont profité de secousses sismiques pour se faire la belle dans la nuit, rapportent les autorités locales. Selon le procès-verbal de la prison Malir de Karachi, consulté par l’AFP, 216 prisonniers se sont échappés vers 1h30 du matin.
En fin d’après-midi, «129 étaient toujours en fuite», a annoncé le ministre de l’Information de la province du Sindh, Sharjeel Inam Memon. Une première secousse survenue vers minuit a créé «un mouvement de panique» dans la prison, a expliqué M. Memon.
Chaos et évasion massive à la prison de Karachi
Déroulement des événements
Une heure et demie et plusieurs secousses plus tard, le chaos régnait, les détenus tentaient de briser les barrières de la prison et des renforts de troupes étaient déployés pour briser la rébellion. «Un détenu qui tentait de s’enfuir a été tué et 12 autres ont été blessés», rapporte le procès-verbal.
Conséquences et mesures prises
Le chef des autorités pénitentiaires provinciales a été limogé dans la foulée de ces événements, a affirmé le ministre de l’Information. Les prisonniers au Pakistan souffrent de la surpopulation carcérale, d’abus et de précarité intense - dans un pays où la lenteur des tribunaux maintient longtemps en préventive.
Historique des évasions massives
Jusqu’à il y a une décennie, les talibans pakistanais et leurs alliés d’al-Qaïda étaient coutumiers des évasions massives dans le nord du Pakistan. En 2013, plus de 240 prisonniers, dont de nombreux jihadistes, s’étaient évadés d’une prison du nord-ouest. Un an plus tôt, une attaque semblable avait permis la libération de 400 détenus dans la même province.
Le chef des prisons de la province viré
Dans la foulée de ces événements, le chef des autorités pénitentiaires provinciales a été limogé, une mesure destinée à montrer la détermination des autorités à rétablir l'ordre et à éviter de futures évasions.
Cette évasion massive soulève des questions sur la sécurité des prisons au Pakistan et met en lumière les défis auxquels sont confrontées les autorités pénitentiaires dans un contexte de surpopulation carcérale et de conditions précaires.