L’avocate de Mimi Marchand, papesse de la presse people, a plaidé lundi la relaxe de sa cliente, jugée pour extorsion sur sa «bonne copine» Karine Le Marchand dans une histoire de photos volées. Le tribunal correctionnel de Paris tranchera cette affaire le 1er juillet.
«Ce qui n’est pas beau est-il affaire de justice ? Ou de l’amitié, de l’inimitié, du règlement de conflit entre des personnes ?», a interrogé Me Caroline Toby, l’avocate de Mimi Marchand. Devant elle, sa cliente, vêtue d’une veste en cuir, d’une chemise écrue et verte, et d’un pantalon marron, avait le visage fermé, ses mains serrant son sac à main posé sur ses jambes croisées. Mercredi, elle a écouté la procureure Marion Adam requérir à son encontre un an de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende, notamment, car elle ne s’est pas «remise en cause».
Une affaire de photos volées et de chantage présumé
Les faits reprochés à Mimi Marchand
En février 2020, Mimi Marchand, aujourd’hui âgée de 78 ans, avait alerté l’animatrice de «L’amour est dans le pré» qu’un «jeune» photographe inconnu avait tenté de lui vendre des photos de sa fille mineure sortant de garde à vue. Elle l’avait rassurée, disant avoir «bloqué» les images en donnant 3000 euros au photographe. À la barre mardi, Mimi Marchand a reconnu avoir «menti»: les photos avaient été prises par l’un de ses habituels paparazzi.
Les réactions de Karine Le Marchand
«Merci Mimi, je te le revaudrai», avait répondu, soulagée, Karine Le Marchand, avant de «rembourser» 1600 euros. Avec ces photos, la procureure Marion Adam a estimé mercredi que Mimi Marchand «tenait» l’animatrice et qu’elle avait ensuite multiplié les demandes, maintenant une «pression» constante.
La défense de Me Toby
Pour Me Toby, dans cette «affaire croustillante (qui) n’en est pas une», où apparaît une «façon de profiter de la situation qui n’avait pas lieu d’être», il n’y a juridiquement pas d’extorsion. Cette infraction reprochée à Mimi Marchand, «c’est la contrainte, la menace ou la violence», selon le code pénal. Citant les échanges téléphoniques amicaux et le déjeuner entre les deux protagonistes après cet événement, Me Toby interroge: «Où et dans quelle séquence de ce petit vaudeville entre deux copines avons-nous la moindre trace de violence, pression ou contrainte?»
La plaidoirie pour la relaxe
L’avocate plaide donc la relaxe, tout en concédant une faute morale beaucoup plus simple: après avoir «instantanément voulu protéger» Karine Le Marchand en bloquant les photos, Mimi Marchand l’aurait ensuite utilisé pour «bénéficier de la bonne image de protectrice des gens puissants», car «elle veut être aimée de ceux qui brillent».
Certes, sa cliente n’a «pas agi honnêtement», «a accepté les 1600 euros proposés par Karine Le Marchand pour que ça ait l’air vrai», «ce n’est pas joli» et «même mesquin», «mais s’il fallait faire un procès pour toutes les mesquineries du monde...».
Le contexte du milieu people
Dans un milieu où «les gens du métier, les gens en vue le savent, il faut parfois payer pour protéger son image», Mimi Marchand a, selon Me Toby, «improvisé à la va-vite son petit plan gagnant-gagnant avec sa chère Karine». Puis elle s’est vite retrouvée «gênée avec sa copine» avec qui elle risquait une «rupture» amicale si elle lui avouait que c’est «son» photographe» qui avait pris les clichés en cause. Et «si Karine Le Marchand n’avait pas déposé plainte contre la police, tout le monde aurait été plus content», a imaginé Me Toby, qui toutefois «comprend la colère, le sentiment d’avoir été flouée» de l’animatrice.
Le verdict sera rendu le 1er juillet par le tribunal correctionnel de Paris.