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31 morts lors d'une distribution d’aide humanitaire à Rafah


La Défense civile accuse l'armée israélienne, qui dément. La situation humanitaire reste critique à Gaza.

31 morts lors d'une distribution d’aide humanitaire à Rafah

Au moins 31 personnes ont été tuées par des tirs survenus lors d'une distribution d’aide humanitaire à Rafah. La Défense civile accuse l'armée israélienne, qui dément. Les secours dans la bande de Gaza ont indiqué qu’au moins 31 personnes avaient été tuées par des tirs israéliens dimanche près d’un centre de distribution d’aide humanitaire, l’organisation chargée de la distribution et soutenue par les Etats-Unis niant tout incident.

Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur son sol le 7 octobre 2023. La situation humanitaire est désastreuse dans le territoire palestinien, où Israël a imposé un blocus complet pendant plus de deux mois. Partiellement assoupli fin mai, ce siège a entraîné de graves pénuries de nourriture, de médicaments et d’autres biens de première nécessité.

La distribution d’aide à Gaza est devenue un piège mortel

Un bilan tragique

La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), officiellement une société privée dotée d’un financement opaque, affirme avoir distribué des millions de repas depuis le début de ses opérations la semaine dernière, mais son déploiement a été marqué par des scènes chaotiques dans les centres de distribution et par des informations faisant état de victimes de tirs israéliens à proximité de ses sites.

La Défense civile a indiqué dimanche que des tirs israéliens avaient visé le matin même des personnes qui se dirigeaient vers un centre de distribution d’aide alimentaire dans le gouvernorat de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, faisant au moins 31 morts et plus de 176 blessés.

Réactions et démentis

L’armée israélienne a nié avoir tiré sur des civils tandis qu’un porte-parole de la GHF a démenti des informations «fausses et fabriquées de toutes pièces». «Les conclusions d’une enquête initiale indiquent que l’armée n’a pas tiré sur des civils qui se trouvaient à proximité ou à l’intérieur du site», a déclaré l’armée.

«Il y avait beaucoup de monde, c’était le chaos» et «l’armée a tiré depuis des drones et des chars», a raconté à l’AFP Abdallah Barbakh, 58 ans, disant s’être rendu sur place.

Réactions internationales

Réagissant à ces informations, Philippe Lazzarini, chef de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), interdite en Israël depuis le début de l’année, a déploré que la distribution d’aide humanitaire à Gaza soit devenue un «piège mortel».

Victoria Rose, une chirurgienne britannique se trouvant à l’hôpital Nasser de Khan Younès, là où ont été transportés de nombreux blessés, a décrit une scène de «carnage absolu» dans l’établissement.

Des images de l’AFP montrent des habitants évacuant des morts sur une charrette tirée par un âne et une foule compacte d’hommes, certains chargés de colis, revenant du centre, dans un paysage désertique et dévasté.

Autres incidents

La Défense civile a également déclaré qu’une personne avait été tuée et de nombreuses autres blessées par des tirs israéliens près d’un autre site d’aide humanitaire dans le centre du territoire.

Contexte de la guerre

Près de 20 mois après le début de la guerre, les négociations en vue d’un cessez-le-feu et d’un accord pour la libération des otages retenus dans la bande de Gaza n’ont pas abouti et Israël a mis fin le 18 mars à une trêve de deux mois. Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 57 restent retenues à Gaza, au moins 34 d’entre elles étant mortes, selon les autorités israéliennes.

L’attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles. Plus de 54'418 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

«Il y avait beaucoup de monde, c’était le chaos»

«Carnage absolu»