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Smotrich propose de réduire la population de Gaza de moitié


Le ministre israélien d'extrême droite suggère une émigration volontaire pour les Palestiniens. Des réactions internationales vives suivent ses déclarations.

Smotrich propose de réduire la population de Gaza de moitié

Le ministre israélien Bezalel Smotrich a récemment fait des déclarations controversées lors d'un colloque organisé par le Conseil de Yesha, un organisme représentant les colons de Cisjordanie occupée. Smotrich, à la tête du parti d'extrême droite «Sionisme religieux», a affirmé qu'Israël devrait «conquérir» la bande de Gaza et réduire de moitié la population palestinienne locale par «une émigration volontaire». Ces propos ont suscité de vives réactions tant au niveau national qu'international.

S'exprimant lundi soir, Smotrich a déclaré «qu’on peut et on doit conquérir la bande de Gaza, il ne faut pas avoir peur de ce mot». Il a ajouté que «Il ne fait aucun doute qu’à Gaza, avec l’encouragement d’une émigration volontaire, il existe ici, selon moi, une opportunité unique qui s’ouvre avec la nouvelle administration (Trump)». Smotrich a précisé que «On peut créer une situation dans laquelle, d’ici deux ans, la population de Gaza sera réduite de moitié».

Réactions Internationales et Accusations de Crimes contre l'Humanité

Human Rights Watch et les Accusations de Nettoyage Ethnique

Le 14 novembre, Human Rights Watch avait estimé que le déplacement forcé à répétition des Palestiniens dans la bande de Gaza constituait un crime contre l’humanité, des accusations rejetées comme «totalement fausses» par Israël. L’ONG avait jugé dans un rapport que «Les actions d’Israël semblent également correspondre à la définition du nettoyage ethnique» dans les zones où l’armée a sommé les Palestiniens de partir et où ils ne pourront pas revenir.

Réactions de l'Union Européenne et des États-Unis

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait déclaré le 11 novembre sur X que «Les mots +nettoyage ethnique+ sont de plus en plus utilisés pour décrire ce qui se passe dans le nord de Gaza».

Les projets de «transfert volontaire» de la population gazaouie de M. Smotrich et de son collègue ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, avaient provoqué un tollé en janvier. Les États-Unis avaient alors rejeté ces déclarations. Le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, avait qualifié ces propos d'«irresponsables».

Contexte Historique et Juridique

En dépit de son retrait unilatéral en 2005, Israël est considéré par le droit international comme la puissance occupante de la bande de Gaza, un territoire conquis lors de la guerre israélo-arabe de 1967. Le Hamas, qui y a pris le pouvoir en 2007, accuse Israël de vouloir poursuivre la guerre déclenchée par l’attaque du 7-Octobre pour mener une politique de «nettoyage ethnique» dans la bande de Gaza, où vivent 2,4 millions de Palestiniens.

Projets de Présence Juive dans Gaza

Le retour éventuel d’une présence civile juive dans ce territoire a été rejeté par Benjamin Netanyahu, mais il est évoqué par les ministres les plus radicaux de son gouvernement. «Il est évident qu’au final, il y aura une présence juive civile dans la bande de Gaza», avait affirmé M. Smotrich lors d’une rencontre avec des militants de droite en octobre.

Conclusion

Les déclarations de Bezalel Smotrich ont mis en lumière les tensions persistantes et les défis politiques et humanitaires dans la bande de Gaza. Les réactions internationales montrent une préoccupation croissante face aux propositions de transfert de population et aux accusations de crimes contre l'humanité. La situation reste complexe et nécessite une attention continue de la part de la communauté internationale.