Une figure du mouvement prodémocratie à Hongkong, Jimmy Sham, a été libérée vendredi après plus de quatre ans de prison, en même temps que trois autres opposants. «J’essaie encore de comprendre ce que je peux et devrais faire à l’avenir, et où se trouvent les lignes rouges», a prudemment déclaré à la presse locale M. Sham, 37 ans. Le trentenaire fait partie des 45 opposants condamnés fin 2024 pour avoir tenu une élection primaire officieuse en 2020 en vue des élections au parlement local, avec l’objectif de forcer à la démission la dirigeante pro-Pékin de l’époque.
En vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin à Hong Kong après les manifestations prodémocratie de 2019, ils s’étaient vu infliger des peines de prison ferme, la justice considérant cette initiative comme un complot visant à subvertir le pouvoir de l’État.
La libération de Jimmy Sham et ses implications
Contexte de la condamnation
Quatre autres condamnés avaient déjà été libérés fin avril, dont l’ancienne députée de l’opposition hongkongaise Claudia Mo. Les droits civils et politiques à Hong Kong ont été réduits depuis que Pékin y a imposé en 2020 une loi sur la sécurité nationale, après d’énormes manifestations pro-démocratiques parfois violentes l’année précédente.
M. Sham était l’un des responsables du Front des droits civils humains (CHRF), une coalition à l’origine de ces manifestations. Le CHRF s’est auto-dissout en 2021, du fait de la répression.
Engagement pour les droits LGBT+
Également militant pour les droits LGBT+, Jimmy Sham – qui portait à sa sortie de prison un t-shirt aux couleurs arc-en-ciel – s’est battu pendant sa détention pour faire légaliser le mariage homosexuel à Hong Kong. Un combat qui s’est soldé en septembre 2023 par une victoire en demi-teinte pour la communauté LGBT+, avec une décision de la plus haute juridiction locale en faveur des unions civiles.
Ce dossier «m’a fait sentir qu’il était possible que quelque chose change, et cela m’a donné un sentiment de pouvoir», a commenté vendredi l’ancien militant. Il a dit n’avoir pas l’intention de quitter Hong Kong «pour le moment», afin de rester près de ses proches.
Répression et arrestations
Depuis quatre ans, les autorités de la ville ont arrêté 322 personnes pour des délits liés à la sécurité nationale. Début avril, 163 d’entre elles avaient été condamnées.
Libération d'autres condamnés
Quatre autres condamnés avaient déjà été libérés fin avril, dont l’ancienne députée de l’opposition hongkongaise Claudia Mo.
Ces libérations marquent un tournant dans la répression politique à Hong Kong, bien que la situation reste tendue. Les militants et les observateurs internationaux surveillent de près les développements futurs, espérant des signes de détente dans un contexte de répression continue.