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Un Français détenu en Malaisie depuis 18 mois pour trafic de stupéfiants


Tom Félix, 34 ans, risque la peine de mort ou 104 ans de prison. Sa famille dénonce des conditions de détention inhumaines.

Un Français détenu en Malaisie depuis 18 mois pour trafic de stupéfiants

Un Français de 34 ans, soupçonné de détention et trafic de stupéfiants, accusations qu’il conteste, est détenu en Malaisie depuis 18 mois sans procès et «vit un calvaire», a indiqué jeudi son avocat. Tom Félix, ancien cadre au sein du groupe Veolia, diplômé en aquaculture et biologie marine et sur le point d’ouvrir un restaurant à Langkawi, a été arrêté le 9 août 2023 sur cette île malaisienne.

Dans la maison où il était hébergé par son associé malaisien, la police a trouvé plusieurs centaines de grammes de cannabis dans les parties communes. Les deux hommes ont été interpellés. Le jeune Français, poursuivi pour détention et trafic de stupéfiants, est depuis lors détenu dans une prison de l’État de Perlis, dans le nord de la Malaisie.

Un calvaire judiciaire et humain

Un procès incertain

Son procès est programmé le 16 juin à la Haute cour criminelle de Alor Setar où il encourt «la peine de mort, ou 104 années de détention cumulées, 54 coups de bâton et une amende de 27.000 euros», a indiqué à l’AFP sa mère Sylvie Félix, enseignante au Lycée français de Singapour tout comme son mari. «Mais il y a de fortes chances que le procès n’ait pas lieu car de nombreuses affaires sont programmées ce jour-là», a-t-elle ajouté.

Soutien de la famille et de l'avocat

«Je ne doute pas de l’innocence de Tom, qui vit un calvaire, aux prises avec un système qui broie les hommes et pour lequel le temps ne compte pas», a réagi pour l’AFP son avocat français François Zimeray, ancien ambassadeur pour les droits de l’Homme. Sa famille assure que, durant l’enquête, Tom a été «disculpé» par son associé, mais que la police malaisienne n’en a pas tenu compte.

Conditions de détention déplorables

Sa famille et son avocat dénoncent par ailleurs des conditions de détention «terribles». «Il subit des pressions psychologiques et a été battu avec un tuyau sur la plante des pieds», a encore indiqué Mme Félix. Le jeune homme partage une cellule «avec 25 détenus et dort sur un simple tapis de yoga», a ajouté sa mère.

  • Pressions psychologiques
  • Violences physiques
  • Conditions de vie insalubres

Réactions des autorités

Les responsables du gouvernement malaisien n’ont pas pu être joints immédiatement pour un commentaire. Ses parents, qui ont rencontré l’ambassadeur de France en Malaisie début mai, ont interpellé la chancellerie à Paris ainsi que de nombreux élus. «Nous remercions l’ambassade pour la protection consulaire, mais elle est limitée et inefficace pour le cas de Tom et nous déplorons qu’ils n’entendent pas qu’il faut intervenir plus fermement», a encore déclaré Mme Félix.

Espoir d'une intervention présidentielle

Les parents de Tom espèrent maintenant rencontrer le président Emmanuel Macron qui se rendra à Singapour en fin de semaine prochaine lors du Dialogue Shangri-La, sommet annuel sur la sécurité et la défense.

Cette affaire met en lumière les défis auxquels sont confrontés les citoyens étrangers dans des systèmes judiciaires étrangers, où les droits de l'homme et les conditions de détention peuvent être gravement compromis.