Les États-Unis vont restreindre les conditions d’accès aux vaccins contre le Covid-19, ne les recommandant désormais plus que pour les personnes âgées de 65 ans et plus, ou celles à risque. Ce changement doit permettre d’aligner les directives américaines avec celles d’autres grands pays développés, dont ceux de l’Union européenne, ont justifié, mardi, Marty Makary et Vinayak Prasad, deux hauts responsables de l’Agence américaine du médicament (FDA), dans un éditorial paru dans le «New England Journal of Medicine».
La définition des facteurs de risque pouvant être invoqués est toutefois très large et va de l’asthme au sida, en passant par le diabète, l’obésité, la schizophrénie ou encore le fait de fumer ou de ne pas avoir d’activité physique. Selon les autorités sanitaires américaines, environ 74% des adultes américains présentent au moins l’un de ces critères. Ceux ne rentrant pas dans ces catégories devraient toutefois pouvoir continuer à recevoir le vaccin en dehors des recommandations de la FDA, mais ne seront probablement plus remboursés par leur assurance maladie.
Un changement de politique pour restaurer la confiance
Essais cliniques pour les personnes en bonne santé
Les États-Unis vont également demander aux laboratoires pharmaceutiques de mener des essais cliniques sur les effets positifs des vaccins pour les personnes en bonne santé de moins de 65 ans, ont annoncé les responsables. L’objectif sera de déterminer quels sont les bénéfices et risques de la vaccination annuelle contre le Covid-19 chez les personnes n’étant pas à risque.
Réformer la politique vaccinale
Ce changement de politique, qui survient au moment où le ministre de la Santé Robert Kennedy Jr cherche à réformer la politique vaccinale du pays, doit servir à restaurer la confiance des Américains dans les autorités sanitaires, mise à mal lors de la pandémie de Covid-19, insistent Marty Makary et Vinayak Prasad. Ceux-ci pointent la réticence grandissante du public à se faire vacciner, notamment contre la rougeole, alors même que «la sûreté et l’efficacité (de ce vaccin) ont été clairement établies».
Méfiance et fausses informations
Le ministre de la Santé est accusé d’avoir alimenté cette méfiance, en relayant à de nombreuses reprises de fausses informations. RFK Jr avait notamment estimé, lors de la pandémie, que les vaccins contre le Covid-19 étaient les «plus mortels jamais fabriqués» et suggéré que le virus était «ethniquement ciblé» pour nuire aux personnes noires et aux personnes blanches tout en épargnant les «Ashkénazes et les Chinois».
Pour restaurer la confiance, il est crucial que les autorités sanitaires communiquent de manière transparente et basée sur des données scientifiques solides. Les essais cliniques demandés par la FDA seront un pas important dans cette direction, permettant de fournir des informations claires et précises sur les bénéfices et les risques des vaccins pour différentes catégories de la population.
En conclusion, les nouvelles directives de la FDA visent à aligner les recommandations américaines avec celles d’autres pays développés et à restaurer la confiance du public dans les autorités sanitaires. Les essais cliniques sur les personnes en bonne santé et la communication transparente seront essentiels pour atteindre ces objectifs.