Quatre Britanniques ont réalisé l'ascension du toit du monde grâce à un gaz controversé. Une cordée d’ex-soldats des forces spéciales britanniques a réussi jeudi l’ascension de l’Everest quelques jours seulement après avoir quitté Londres, qu’ils espèrent rallier au plus vite pour boucler leur tour en une semaine.
«Tous les quatre, ainsi qu’un photographe et cinq sherpas ont atteint le sommet ce matin à 07h10 locales», a annoncé à l’AFP l’organisateur autrichien de l’expédition, Lukas Furtenbach. «Ils vont redescendre vers le camp de base d’ici ce soir et, si le temps le permet, seront de retour chez eux dans la limite définie des sept jours», a poursuivi M. Furtenbach.
Gaz controversé
Préparation au xénon
Les quatre alpinistes, dont le secrétaire d’État chargé des Anciens Combattants, Alistair Carns, ont quitté vendredi la capitale britannique, où ils ont accompli leur acclimatation à la haute altitude, normalement réalisée sur les pentes de l’Himalaya, en respirant du gaz xénon. Très controversée, cette méthode suscite de vives critiques dans la communauté des grimpeurs.
Effets du xénon
La cordée britannique s’est notamment préparée à affronter la «zone de la mort», au-dessus de 8000 m d’altitude où l’air manque d’oxygène, en respirant du xénon pendant deux semaines avant d’arriver dans l’Himalaya.
Ce gaz favorise la production de l’érythropoïétine (EPO), une hormone qui dope la production de globules rouges porteurs d’oxygène dans le sang et améliore les performances. Le recours à l’EPO est interdit dans de nombreux sports, considéré comme un produit dopant.
«Le xénon semble développer des mécanismes qui protègent du mal de l’altitude causé par le manque d’oxygène», a expliqué le Dr Michael Fries, membre de l’expédition, «en inhaler reproduit les effets de la haute altitude».
Ascension rapide
Les alpinistes passent en général deux mois sur les pentes du toit du monde (8849 m) avant de s’attaquer à son sommet. L’ascension la plus rapide de l’Everest a été réalisée en 2003 par le grimpeur népalais Lhakpa Gelu Sherpa, qui a accompli le parcours du camp de base au sommet en 10 heures et 56 minutes.
Cette expédition britannique marque une nouvelle étape dans l'utilisation de méthodes controversées pour améliorer les performances en haute altitude, soulignant les défis éthiques et techniques auxquels sont confrontés les alpinistes modernes.