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Quatre mesures pour éliminer presque toute la pollution plastique d'ici 2050


Une étude américaine révèle que des politiques mondiales ciblées pourraient réduire de 91% la quantité de déchets plastiques mal gérés.

Quatre mesures pour éliminer presque toute la pollution plastique d'ici 2050

Quatre mesures pourraient permettre à elles seules d’éliminer presque toute la pollution plastique sur Terre d'ici 2050, rapporte une étude américaine. Cette étude, réalisée avec l’aide de l’intelligence artificielle (AI) par l’Université de Californie, a été publiée dans la revue «Science». Les résultats sont prometteurs et montrent que des politiques mondiales bien ciblées peuvent avoir un impact significatif sur la réduction de la pollution plastique.

Les quatre mesures clés pour éliminer la pollution plastique

Investissement dans les infrastructures de gestion des déchets

L'une des principales recommandations de l'étude est l'investissement dans les infrastructures de gestion des déchets. Cela inclut la mise en place de systèmes de collecte, de tri et de recyclage efficaces. Actuellement, de nombreux pays, en particulier ceux en développement, manquent de ces infrastructures, ce qui entraîne une mauvaise gestion des déchets plastiques.

Plafonnement de la nouvelle production de plastique

Une autre mesure importante est le plafonnement de la nouvelle production de plastique aux niveaux de 2020. En limitant la production de nouveaux plastiques, on réduit la quantité de déchets plastiques générés chaque année. Cette mesure encourage également l'innovation dans les matériaux alternatifs et les méthodes de production plus durables.

Instauration de mesures financières

L'étude propose également l'instauration de mesures financières, telles qu'une taxe modique sur le packaging. Cette taxe inciterait les entreprises à réduire leur utilisation de plastique et à opter pour des emballages plus écologiques. Les revenus générés par cette taxe pourraient être réinvestis dans des initiatives de gestion des déchets et de recyclage.

Obligation de contenu recyclé

Enfin, l'étude suggère l'obligation pour tous les nouveaux produits de contenir au moins 40% de plastique recyclé. Cette mesure encouragerait le recyclage et réduirait la demande de plastique vierge. Elle stimulerait également le marché du plastique recyclé, rendant le recyclage plus rentable et attrayant pour les entreprises.

Impact potentiel des mesures

Selon Neil Nathan, de l’Université de Californie, ces quatre politiques «ne sont en aucun cas la panacée pour résoudre l’énorme problème de la pollution plastique». Cependant, appliquées simultanément, ces mesures réduiraient de 91% la quantité des déchets plastiques «mal gérés» chaque année d’ici 2050. Cela représenterait une réduction de 121 millions de tonnes à 11 millions de tonnes par an.

«Les déchets mal gérés sont tout ce qui n’est pas incinéré, mis en décharge ou recyclé, et c’est donc cette fraction qui est beaucoup plus susceptible de se retrouver dans notre environnement et d’avoir un impact sur nos rivières et nos océans», a expliqué Neil Nathan.

Conséquences de l'inaction

Si aucune mesure n’est prise, la quantité cumulée de déchets «mal gérés» entre 2011 et 2050 serait de 3,5 milliards de tonnes. Pour illustrer l'ampleur de ce problème, Neil Nathan a souligné que cela représenterait «de quoi recouvrir l’île de Manhattan d’un amas de plastique dix fois plus haut que l’Empire State Building».

Utilisation de l'intelligence artificielle

L’outil utilisé dans l’étude a recours à l’apprentissage automatique pour combiner des informations sur la croissance démographique et les tendances économiques afin de prévoir l’avenir de la production, de la pollution et du commerce du plastique. Les quatre politiques mises en avant dans l’étude sont celles «qui semblent avoir le plus d’impact ou être les plus rentables», a ajouté Neil Nathan.

Optimisme prudent

Pour Douglas McCauley, un autre professeur à l’Université de Californie, «l’une des découvertes les plus passionnantes de cette étude est qu’il est possible de mettre pratiquement fin à la pollution plastique grâce à ce traité. Je suis d’un optimisme prudent, mais nous ne pouvons pas laisser passer cette opportunité unique».

En conclusion, cette étude montre que des politiques mondiales bien ciblées peuvent avoir un impact significatif sur la réduction de la pollution plastique. Il est crucial que les gouvernements et les entreprises prennent des mesures concrètes pour mettre en œuvre ces recommandations et protéger notre planète.