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Joël Le Scouarnec avoue sa responsabilité dans la mort de deux victimes


L'ex-chirurgien, jugé pour viols et agressions sur 299 personnes, a admis sa culpabilité lors de son procès à Vannes. Verdict attendu le 28 mai.

Joël Le Scouarnec avoue sa responsabilité dans la mort de deux victimes

L’ex-chirurgien Joël Le Scouarnec, jugé à Vannes pour des viols et agressions sur 299 personnes, a estimé mardi qu’il était «responsable» de la mort de deux de ses victimes pendant l’instruction. «Vous est-il arrivé de penser parfois à certaines des victimes ?», demande à l’accusé la présidente de la cour criminelle du Morbihan lors de son dernier interrogatoire.

Il répond conserver notamment le souvenir des deux jeunes hommes dont les photos ont été projetées à l’audience. «(Ils) sont morts: j’en suis responsable», lâche-t-il, la voix tremblante. Il s’agit de Mathis Vinet, mort d’une overdose en 2021 et dont les proches estiment qu’il s’est suicidé, et d’un autre homme, retrouvé pendu à son domicile en 2020.

Un procès marqué par des aveux glaçants

Les victimes de Joël Le Scouarnec

Du premier, il a retenu l’identité complète, du second, il n’a en tête que le patronyme. Il a agressé sexuellement les deux garçons à l’hôpital de Quimperlé (Finistère) alors qu’ils n’avaient que 10 et 12 ans respectivement. «J’ai encore l’image de ce père de famille avec sa petite fille sur les genoux, et qui n’est plus là à cause de moi», lâche Joël Le Scouarnec, semblant réprimer un sanglot devant un tribunal comble.

Les déclarations de l'accusé

Depuis le début du procès le 24 février, l’accusé a pourtant souvent montré à la cour un visage impassible et fait des déclarations succinctes et répétitives, d’un débit posé. Le 20 mars, il a reconnu en bloc l’ensemble des faits pour lesquels il est jugé à Vannes, et même d’autres, prescrits ou qui font l’objet d’une nouvelle procédure, comme des violences sexuelles sur sa petite-fille, révélées en pleine audience.

La défense de Joël Le Scouarnec

«Il est archicoupable» et ne cherche pas à fuir ses responsabilités, a insisté l’un de ses avocats, Me Maxime Tessier. Mais l’ex-chirurgien pédocriminel, qui purge déjà une peine de 15 ans de réclusion pour des viols sur mineurs après une condamnation à Saintes (Charente-Maritime) en 2020, assure n’avoir aucun souvenir précis des faits ou des victimes.

Il assure toutefois mardi avoir «pris la mesure» de ses actes et «de la souffrance des victimes». «Pour moi, la prison a été une libération» car elle l’a empêché, selon lui, de continuer ses violences pédocriminelles. «Je sais ce que je suis au fond de moi, je suis intimement persuadé que jamais je ne pourrais porter la main sur un enfant», insiste-t-il. Joël Le Scouarnec encourt à Vannes 20 ans de réclusion. Le verdict est attendu le 28 mai.

Les faits reprochés

Joël Le Scouarnec est accusé de viols et agressions sexuelles sur 299 personnes, dont beaucoup étaient des mineurs au moment des faits. Les victimes incluent des patients de l’hôpital où il travaillait, ainsi que des membres de sa propre famille. Les actes reprochés s’étendent sur plusieurs décennies, révélant un schéma de prédation systématique.

Les conséquences pour les victimes

Les victimes de Joël Le Scouarnec ont subi des traumatismes profonds et durables. Certaines ont témoigné des impacts dévastateurs sur leur vie personnelle et professionnelle. Les familles des victimes décédées ont exprimé leur douleur et leur colère, soulignant que les actes de Le Scouarnec ont conduit à des tragédies irréparables.

L'impact sur la communauté médicale

Le cas de Joël Le Scouarnec a également secoué la communauté médicale, soulevant des questions sur les mécanismes de surveillance et de prévention des abus dans les établissements de santé. Des réformes ont été proposées pour renforcer la protection des patients et améliorer la détection des comportements prédateurs parmi les professionnels de santé.

Les attentes du verdict

Le verdict attendu le 28 mai sera crucial pour les victimes et leurs familles, ainsi que pour la société dans son ensemble. Il marquera la fin d’un procès éprouvant et déterminera le sort de Joël Le Scouarnec, tout en envoyant un message fort sur la tolérance zéro envers les abus sexuels, en particulier ceux commis par des figures d’autorité.

En conclusion, le procès de Joël Le Scouarnec met en lumière les conséquences dévastatrices des abus sexuels et la nécessité de mesures préventives robustes pour protéger les plus vulnérables. Le verdict à venir sera un moment clé pour la justice et la reconnaissance des souffrances endurées par les victimes.