D’un côté, il y a le dossier, qui le désigne comme le «cerveau» du braquage de Kim Kardashian. Et de l’autre, la réalité d’un procès, neuf ans plus tard, où Aomar Aït Khedache, vieil homme tassé dans son siège, semble trop fatigué pour se soucier de son propre sort.
Pendant les heures qu’a duré son interrogatoire devant la cour d’assises lundi, on n’a entendu que la voix du président David De Pas. Ses réponses, Aomar Aït Khedache, désormais sourd et quasiment muet, les griffonne au stylo sur un cahier à grands carreaux d’écolier, projeté à l’écran de la salle grâce à un rétroprojecteur.
Un procès marqué par la fatigue et les silences
Des réponses évasives et des excuses
Souvent, elles ne correspondent pas aux questions que l’accusé de 69 ans lit sur son ordinateur grâce à deux sténotypistes retranscrivant tous les débats. «Avez-vous été brusque ou violent avec Mme Kardashian ?» «Comme je vous l’ai dit j’ai eu beaucoup de mal à suivre ce procès je dors 14 à 16 heures par jour pour fuir mes acouphènes», écrit très lentement l’accusé dans le silence de la salle.
Sur son cahier aussi, il s’«excuse» s’il s’est «endormi» pendant le procès – à cause des «cachets». Un vrai «papy braqueur», comme la presse continue à surnommer les accusés – la moyenne d’âge tourne autour de 70 ans – malgré les protestations régulières de l’accusation qui préfère insister sur leur profil de malfrats «chevronnés» et multirécidivistes.
Les faits repris par le président
Impossible dans ces conditions de tout reprendre à zéro. Le président relit donc des pans entiers de ses déclarations devant les enquêteurs. Pour résumer: Aomar Aït Khedache, confondu par son ADN, a reconnu être l’un des deux hommes montés braquer, ligoter, bâillonner et dépouiller Kim Kardashian de 9 millions d’euros de bijoux dans la nuit du 2 au 3 octobre 2016.
Les origines du braquage
«L’idée» viendrait d’une «vieille connaissance», un ancien codétenu, recroisé par hasard dans un bar. Ce dernier, «X» ou «Ben», avait un «dossier complet sur elle»: photos de Kim Kardashian avec sa fameuse bague à 4 millions de dollars, «plans» de l’hôtel, etc.
Aomar Aït Khedache dit «Omar le vieux», n’avait jamais entendu parler de la star américaine. «Le commanditaire» lui avait sûrement donné le nom, mais il n’avait retenu que «femme d’un rappeur». «Je ne m’intéresse pas à ce milieu, pour moi la téléréalité, c'est pour les adolescents», avait-il expliqué pendant l’enquête.
La recherche du commanditaire
«Ça fait neuf ans et demi, est-ce que vous pouvez dire à la cour qui est ce commanditaire ?», demande le président.
Non. «La peur des représailles», écrit laconiquement l’accusé, engoncé dans sa parka à grosse capuche qu’il n’a pas quittée depuis le début du procès.
Alors, insiste le magistrat, ce «commanditaire», «existe-t-il vraiment ou c’est une invention de votre part ?»
«NON ce n’est pas une Invention», martèle par écrit l’air buté «Omar le vieux».
Le sort de la bague
Et la fameuse bague, «symbole de ce braquage» qui «a fait couler beaucoup d’encre», qu’est-elle devenue ?
«C’est Ben qui s’est occupé de ça».
Avant de suspendre l’audience et qu’Aomar Aït Khedache se lève à nouveau de son pas lent rythmé par le cliquetis de sa canne, le président fait diffuser un extrait audio d’une écoute téléphonique de l’époque. On entend l’accusé en pleine conversation, débit rapide, voix vive. Comme pour donner un aperçu de qui était «Omar le vieux» au moment des faits.
Les points clés du procès
- Aomar Aït Khedache, surnommé «Omar le vieux», est accusé d’être le «cerveau» du braquage de Kim Kardashian.
- Le procès a lieu neuf ans après les faits, et l’accusé semble très fatigué et affaibli.
- Les réponses de l’accusé sont souvent évasives et ne correspondent pas toujours aux questions posées.
- Le président relit les déclarations de l’accusé devant les enquêteurs pour résumer les faits.
- L’idée du braquage viendrait d’une «vieille connaissance» qui avait un dossier complet sur Kim Kardashian.
- L’accusé nie connaître l’identité du commanditaire, par peur des représailles.
- La bague de 4 millions de dollars, symbole du braquage, aurait été gérée par le commanditaire.
Le procès se poursuit, et les questions autour du braquage demeurent nombreuses. Aomar Aït Khedache, malgré sa fatigue et ses silences, reste une figure centrale de cette affaire qui a marqué les esprits.