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Un vigneron de l'Aude diversifie sa production avec l'aloe vera face au changement climatique


Laurent Maynadier, vigneron depuis 13 générations, cultive désormais l'aloe vera pour faire face à la sécheresse persistante dans l'Aude.

Un vigneron de l'Aude diversifie sa production avec l'aloe vera face au changement climatique

Face au changement climatique, Laurent Maynadier, vigneron depuis 13 générations dans l’Aude, dans le sud de la France, a été contraint de trouver le moyen de diversifier ses cultures. Il explique avoir testé plusieurs plantes et que deux d’entre elles sont sorties du lot: l’aloe vera et le romarin. Mais le second n'était pas très rentable, alors le viticulteur s'est concentré sur l’aloe vera, une plante de milieux arides dont il vient de récolter les premières fleurs.

«L’aloe vera est peu gourmand en eau, par rapport à la vigne», avec des besoins en eau entre cinquante et cent fois moins importants, détaille-t-il. Un avantage certain, d'autant que cette plante ne nécessite pas de produits phytosanitaires.

Diversification et adaptation au changement climatique

L'aloe vera, une nouvelle opportunité

Le vigneron cultive depuis trois ans cette plante dont il met déjà à profit la palme. Un alambic lui servira désormais à aussi à transformer la fleur de l’aloe vera. «C’est la première fois que l’on va l’utiliser (...) pour faire des distillats, des eaux florales. Et cette eau florale a deux vocations: d’une part être utilisée dans les cosmétiques et d’autre part être utilisée en alimentaire», explique-t-il encore.

Un contexte de sécheresse persistante

La zone où se trouve son exploitation - à Fitou, dans le massif des Corbières - est frappée par une sécheresse persistante depuis plusieurs années. Une tendance liée au changement climatique que des pluies ponctuelles comme celles dépassant largement la moyenne enregistrées en mars dernier ne modifieront pas à long terme.

Des initiatives similaires dans la région

Dans ce contexte, Laurent Maynadier est loin d’être le seul à réduire la part des vignes dans son exploitation ou à diversifier sa production. Et l’aloe vera n’est pas non plus la seule plante introduite par des agriculteurs.

Près de 5000 hectares de vignes ont été arrachés dans le département de l’Aude, dans le cadre d’un dispositif gouvernemental mis en place en octobre dernier. Des pistachiers, des oliviers, voire des caroubiers, sont parfois plantées à leur place, souvent dans l’idée de les faire cohabiter avec la vigne.

Un avenir incertain pour la viticulture traditionnelle

Laurent Maynadier, lui, a déjà arraché la moitié de ses vignes: il en a actuellement 9 hectares, contre 18 il y a cinq ans. Ses 3000 plantes d’aloe vera occupent actuellement une parcelle de 5000 m2, soit un demi-hectare, une surface qu’il compte augmenter, tout en expérimentant d’autres variétés de milieux arides, comme l’arganier.

Mais il tient absolument à garder le métier de ses ancêtres. «Non, la vigne, je n’imagine pas l’abandonner un seul instant. Par contre, on sera obligé de revoir notre manière de travailler», explique-t-il.

Il faudra notamment «avoir un couvert végétal, avoir de l’agroforesterie, un paillage au sol. Ce sont des techniques (...) que l’on développera pour maintenir l’activité viticole», ajoute-t-il.

Mais Laurent Maynadier reconnaît que l'aloe vera est «extrêmement intéressant économiquement, plus intéressant que la vigne». «Je suis vigneron, je suis attaché à cette production, mais je sais aussi calculer.»

Sécheresse durable

La sécheresse persistante dans la région oblige les viticulteurs à repenser leurs méthodes de culture et à diversifier leurs productions. Les pluies ponctuelles, même abondantes, ne suffisent pas à inverser la tendance à long terme.

«Je n'imagine pas abandonner la vigne»

Malgré les défis posés par le changement climatique, Laurent Maynadier reste déterminé à maintenir la tradition viticole de sa famille. Cependant, il est conscient de la nécessité d'adapter ses pratiques pour assurer la pérennité de son exploitation.

En conclusion, la diversification vers des plantes comme l’aloe vera offre non seulement une solution économique viable, mais aussi une réponse écologique face aux défis climatiques actuels.