Les Polonais ont commencé à voter dimanche au premier tour de la présidentielle, un scrutin qui s’annonce décisif pour l’avenir du gouvernement pro-européen actuel, ainsi que pour la loi sur l’avortement et les droits des minorités sexuelles.
Le maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski, un pro-UE de longue date, devrait obtenir 30% des voix, devant l’historien nationaliste Karol Nawrocki avec 25% des suffrages, selon les sondages. Si ces projections se concrétisent, les deux candidats seraient face à face pour le second tour, prévu le 1er juin, à un moment délicat pour l’Europe avec la poursuite de la guerre en Ukraine, la montée en puissance des partis d’extrême droite et des liens tendus avec Washington.
Les bureaux de vote doivent fermer à 21h (heure suisse). Un sondage à la sortie des urnes doit être publié aussitôt après. Treize candidats au total sont en lice et les résultats définitifs sont attendus lundi seulement.
Un scrutin crucial pour la Pologne et l'Europe
Le rôle du chef d’Etat en Pologne
Le chef d’Etat a des pouvoirs limités en Pologne mais dispose d’un droit de veto sur les initiatives législatives, une prérogative fréquemment utilisée par le président sortant. Depuis que la coalition de l’ancien leader européen Donald Tusk est arrivée au pouvoir en 2023, les initiatives clés du gouvernement ont souvent été bloquées par le veto du président conservateur sortant, Andrzej Duda.
Certains électeurs espèrent sortir de cette impasse. «J’espère que ces élections vont parachever le changement», déclare Hubert Michalowski, un homme d’affaires de 50 ans, qui se dit opposé à tout virage à droite pour la Pologne. Il dit souhaiter que son pays «reste au centre et inverse cette tendance en Europe également».
Les enjeux internationaux
La politique internationale a largement dominé la campagne électorale, avec notamment la question de la place de Varsovie entre l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis, et mis en lumière un affrontement entre deux conceptions distinctes.
Les questions sociales
Mais les questions sociales ont également joué un rôle important dans les débats électoraux. Rafal Trzaskowski, 53 ans, a promis de soutenir les droits à l’avortement dans un pays où il est quasiment interdit et ceux de la communauté LGBTQ, une perspective qui suscite de l’espoir chez Malgorzata Mikoszewska, 41 ans, employée d’une agence de tourisme. «J’espère avant tout la libéralisation de la loi sur l’avortement et les minorités sexuelles», dit-elle.
Le «troisième homme»
Le résultat définitif de la présidentielle dépendra en grande partie du vote au second tour des partisans de Slawomir Mentzen, un candidat d’extrême droite qui se classe troisième des intentions de vote. Mentzen est un libertarien eurosceptique, fermement opposé à l’avortement et aux migrants, qui accuse les réfugiés ukrainiens, estimés à environ un million, de profiter de la Pologne.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Tusk, le pays renforce sa position en Europe et occupe une place de première importance aux confins orientaux de l’Alliance atlantique, face à la Russie.
Blocages à répétition
Les blocages à répétition des initiatives législatives par le président sortant ont créé une impasse politique qui pourrait être résolue par cette élection.
Questions sociales en jeu
Les questions sociales, notamment les droits à l’avortement et ceux des minorités sexuelles, sont au cœur des débats et des attentes des électeurs.
Le vote décisif
Le vote des partisans de Slawomir Mentzen sera crucial pour déterminer l’issue du second tour, influençant ainsi l’avenir politique et social de la Pologne.
En conclusion, cette élection présidentielle en Pologne est un moment clé non seulement pour le pays, mais aussi pour l’Europe entière, avec des enjeux aussi bien politiques que sociaux.
