Le rappeur français Werenoi, numéro un des ventes d’albums en France en 2023 et 2024, est décédé à l’âge de 31 ans. Cette triste nouvelle a été annoncée samedi par son producteur, connu sous le pseudonyme de Babs, sur le réseau social X. «Repose en paix mon frère», a-t-il écrit, confirmant des informations de presse signalant le décès du rappeur à l’hôpital après une détérioration soudaine de son état de santé.
Werenoi, de son vrai nom Jérémy Bana Owona, devait se produire au festival «Sion sous les étoiles» le 19 juillet, aux côtés de Tiakola, la Fonky Family, la Fouine et Slimka. Sa disparition laisse un vide immense dans le monde du rap français et suscite une vague d'émotion parmi ses fans et ses proches.
Un artiste discret mais influent
Une carrière fulgurante
Werenoi a connu une carrière fulgurante, s’imposant comme l’artiste ayant vendu le plus d’albums en France en 2023 et 2024, selon les chiffres du Syndicat national de l’édition phonographique. Son troisième album, «Pyramide 2», sorti en octobre, lui a valu la Flamme Spotify du meilleur album de l’année lors de la cérémonie des Flammes à Paris.
Dans une vidéo filmée pour cette cérémonie, il était apparu avec le bras en écharpe, expliquant son absence par une blessure. «Je suis dégoûté, j’ai pas pu être là ce soir. Suite à une grosse blessure. Mais c’est que partie remise», avait-il déclaré.
Une discrétion médiatique
Malgré son succès immense, Werenoi est resté relativement méconnu en dehors des amateurs de rap. Il cultivait une grande discrétion médiatique, revendiquant un goût pour la modestie, la réserve et le travail. Cette attitude lui aurait été inculquée par sa famille camerounaise de Montreuil, près de Paris.
«Etre l’artiste qui vend le mieux, c’est quand même une surprise, mais cela veut dire qu’on a fait du bon travail», avait-il confié au quotidien «Le Parisien» en janvier 2024. «On ne l’a pas fêté. Il faut garder la tête sur les épaules, dans la vie en général. C’est l’éducation que j’ai reçue», ajoutait-il.
Un talent salué par la critique
La critique saluait son talent, entre rap agressif et mélodies entraînantes, pour les airs accrocheurs et le soin accordé à chaque chanson. Pour RFI, son succès venait d’une capacité hors norme à satisfaire les goûts d’un vaste public dans le rap, pour devenir une «véritable machine à hit». «Rien de révolutionnaire. Il reprend à sa manière les codes actuels, entrecoupant ses refrains mélodieux et entêtants de couplets nonchalants, sur des beats très bien produits», estimait la radio.
Hommages et réactions
Le rappeur SCH a rendu hommage à Werenoi en publiant une photo de lui sur Instagram, avec pour seul commentaire une colombe.
«Je regrette la perte de ce grand artiste de 31 ans, honoré aux Flammes mardi soir, déclare Michael Drieberg, directeur du festival valaisan, à «20 minutes». Il faisait partie de ces artistes grands mais discrets. Pour «Sion sous les étoiles», la nouvelle est trop fraîche, mais nous allons nous activer pour lui trouver un remplaçant.»
Une vie dédiée à la musique
Werenoi confiait que son succès était dû à beaucoup de travail. «Je passe quasiment ma vie en studio», disait-il, alors que son premier titre, «Guadalajara», était sorti en 2021. «Je préfère garder ma vie privée pour moi. A trop parler, tu peux dire ce que tu n’as pas envie de dire. Je préfère le mystère. J’en dis assez sur moi dans mes textes», lâchait-il.
La disparition de Werenoi laisse un vide immense dans le monde du rap français. Son héritage musical continuera d'inspirer les générations futures d'artistes et de fans.