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Trump en tournée dans le Golfe : admiration pour les autocrates et silence sur les droits humains


Le président américain a multiplié les compliments aux dirigeants du Golfe, ignorant les questions des droits humains et admirant leur luxe.

Trump en tournée dans le Golfe : admiration pour les autocrates et silence sur les droits humains

Les dirigeants du Golfe «manquaient d’amour», selon Donald Trump, alors il leur en a donné, à revendre, pendant une tournée de quatre jours qui a totalement passé sous silence la question des droits humains dans leurs pays.

Le président américain a débordé publiquement d’affection pour le dirigeant saoudien Mohammed ben Salmane: «Je vous aime trop!» a-t-il lancé mardi, en soupirant «Oh, que ne ferais-je pas pour le prince héritier». Il venait d’annoncer une levée des sanctions contre la Syrie, réclamée par Ryad. Le président émirati, cheikh Mohamed ben Zayed, a lui été qualifié de «grand guerrier» et «d’homme magnifique».

Quant au président syrien Ahmad al-Chareh, qui a figuré sur une liste de jihadistes recherchés par les Américains, le républicain de 78 ans l’a décrit en «homme jeune et séduisant», en «gars costaud» avec un «passé dur». En Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes unis, le milliardaire a admiré l’opulence déployée pour lui, sans cacher son envie d’imiter au moins en partie le train de vie de ses hôtes.

Un amour débordant pour les dirigeants du Golfe

Compliments et admiration

Donald Trump, qui a couvert le Bureau ovale d’ornements dorés et veut construire une «salle de bal» à la Maison-Blanche, a complimenté l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, pour le «marbre parfait» de son palais.

Le président américain a aussi été fort sensible au déploiement d’avions de combat pour escorter «Air Force One» à chaque arrivée dans un nouveau pays, ainsi qu’aux parades militaires en son honneur. Donald Trump organisera d’ailleurs lui-même le 16 juin un rare défilé militaire à Washington. La date marque les 250 ans de la création de l’armée américaine, et coïncide avec son anniversaire.

Intérêts économiques et envie de luxe

Le président américain, dont la famille a de nombreux intérêts économiques dans le Golfe, a aussi noté que les dirigeants des pays visités avaient des avions «tous neufs».

Son propre Boeing, âgé de plus de trente ans, est «beaucoup moins impressionnant», a-t-il déploré dans une interview avec Sean Hannity, vedette de la chaîne Fox News. Donald Trump estime donc qu’il serait «stupide» de refuser l’offre par le Qatar d’un luxueux avion pour remplacer au moins temporairement l’avion présidentiel, en attendant qu’un nouveau modèle soit livré.

Fascination pour les autocrates

Le président américain, qui depuis janvier a multiplié les décrets visant des opposants politiques et appelé publiquement à destituer des juges, n’a jamais caché sa fascination pour les autocrates. Les dirigeants du Golfe «manquaient d’amour parce que notre pays ne leur a pas donné d’amour», a lancé Donald Trump jeudi, ajoutant en référence à l’ancien président: «ils leur ont donné un ''fist bump'' (ndlr: le poing)».

Le président américain a promis, dans un discours remarqué à Ryad, que les États-Unis se garderaient de dire à d’autres nations «comment vivre ou gouverner». «Trop de présidents américains ont été affectés par la notion selon laquelle, c'est notre job de sonder les âmes de dirigeants étrangers et d’utiliser l’action américaine pour faire justice», a-t-il dénoncé, sous les applaudissements. «C’est le travail de Dieu de rendre la justice, le mien est de défendre l’Amérique», a encore dit Donald Trump.

Mots-clés importants

  • Droits humains
  • Luxe
  • Autocrates
  • Défilé militaire
  • Intérêts économiques

En conclusion, la tournée de Donald Trump dans le Golfe a été marquée par une admiration sans bornes pour le luxe et les dirigeants autocratiques, tout en ignorant les questions cruciales des droits humains.