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Swann Périssé présentera son stand-up «Calme» au Caustic Comedy Club


L'humoriste française abordera la colère et le féminisme dans son spectacle à Carouge le 24 mai 2025. Elle utilise l'humour pour faire réfléchir sur des sujets sensibles.

Swann Périssé présentera son stand-up «Calme» au Caustic Comedy Club

Révélée en 2014 sur YouTube avec ses sketchs hilarants inspirés de sa vie personnelle, Swann Périssé est aussi décontractée devant sa webcam que sur scène. Engagée et sans filtre, l'humoriste française de 35 ans présentera son stand-up, «Calme», le 24 mai 2025 au Caustic Comedy Club, à Carouge (GE). Selon elle, rire aux éclats peut aussi faire réfléchir.

Swann Périssé dit «tout haut ce que les gens pensent tout bas»

Un spectacle sur la colère et la transformation

De quoi parle votre spectacle, «Calme»?

"J'explique que j'ai été en colère toute ma vie. J'ai eu des excès de violences inouïes pour des petites altercations de rien du tout. Et les gens rigolent beaucoup à ce que je raconte. Le spectacle raconte que, finalement, la colère est une réaction légitime qui peut prévenir d'un danger. Et elle peut être transformée en puissance, en force et en révolution."

Féminisme et humour

Pourquoi parlez-vous souvent de féminisme dans vos sketchs?

"Le féminisme est né chez moi parce que j'ai grandi avec trois grandes sœurs. Et quand je suis arrivée dans l'univers du stand-up, j'ai pu constater que je n'étais qu'une femme dans un milieu d'hommes, parce qu'on me ramenait toujours à mon genre. On me stigmatisait en me disant que j'étais vulgaire, que je n'étais pas à ma place. Un jour, on m'a dit qu'il ne fallait pas que je sois trop moche pour plaire aux hommes, mais qu'il ne fallait pas que je sois trop belle pour ne pas rendre jalouses les femmes."

Écologie et société

L'écologie est aussi un thème que vous abordez souvent...

"Oui, je pense que c'est connecté au féminisme. C'est l'envie de créer un monde nouveau, l'envie de vivre dans une société joyeuse et d'abondance, sans pour autant accepter ce qu'on nous impose, comme le fait de devoir travailler du matin au soir pour gagner peu de sous et pour servir un système qui détruit la planète."

L'humour comme vecteur de messages

L'humour permet-il de faire passer ces messages plus facilement?

"Tout à fait. Quand j'arrive à faire rire des gens sur un sujet, je me dis qu'ils en ont compris quelque chose, qu'ils ont compris mon point de vue et qu'ils l'ont partagé. Grace aux éclats de rires, on peut voir le monde d'une manière différente. Moi, j'adore rire à propos d'un sujet et me rendre compte de ce que ça sous-entend."

Sans détour sur le sexe

Vous parlez aussi sans détour de sexe. Avez-vous des limites dans vos sketchs?

"Oui, j'en ai. Je ne parle pas de ma famille. C'est déjà pas mal (Rires)! Je sais que plein de gens trouvent que je vais trop loin dans mon humour. Moi, je sais où est mon curseur. Je me souviens d'un débat animé que j'ai eu avec un ami qui était scandalisé que je parlais de mes amants de cette manière sur les réseaux sociaux. Parce que je racontais ce qu'il s'était vraiment passé dans mon lit. Et quelques minutes plus tard, il a posté une photo de nous en train de prendre le petit-déjeuner. Je n'étais pas maquillée, pas coiffée. Je me suis alors sentie atteinte dans mon intimité. C'était drôle de me dire que je pouvais raconter mes histoires de sexe sans problème, parce que je trouve ça banal, et que je puisse me sentir aussi mal à cause de cette photo. Je ne pense donc pas avoir la même définition de l'intimité que la plupart des gens. Il y a des choses qui ne me choquent pas du tout et par contre, il y a des moments de vie, qui, selon moi, devraient avoir lieu sans appareil photo."

Rire des sujets osés

Faire rire sur des sujets osés est nécessaire, selon vous?

"Quand je fais des vidéos jugées vulgaires ou scandaleuses, comme quand je parle d'avortement ou du manque d'hygiène de certains hommes dans la sexualité, elles cumulent souvent plus d'un million et demi de vues. Je ne pense donc pas que c'est juste rigolo. Je pense plutôt que c'est parce que je dis tout haut ce que les gens pensent tout bas. Cela vient toucher des centaines de milliers de femmes. Elles voient qu'un tabou est levé et elles en sont heureuses."

Une femme libre et émancipée

Vous donnez l'image d'une femme libre et émancipée. Pensez-vous que cela puisse faire peur aux hommes?

"Oui, mais je m'en tape (rires)! Je suis toujours effarée de discuter avec certains hommes qui me parlent des bonnes et des mauvaises féministes. J'essaie désespérément de leur expliquer que toutes les féministes ne sont pas là pour plaire aux hommes et qu'on n'est pas toutes là pour expliquer le b.a.-ba du féminisme. Il y a des féministes du niveau d'après pour les gens qui ont déjà réfléchi et qui ont déjà reconnu leurs biais vis-à-vis d'une minorité défavorisée dès la naissance."