Les socialistes du Premier ministre albanais Edi Rama ont remporté une large victoire aux élections législatives de dimanche, consolidant ainsi leur position au pouvoir. Avec plus de 52% des voix, le Parti socialiste a largement devancé la coalition pour une «Grande Albanie» de son rival historique, Sali Berisha, selon les résultats officiels publiés mardi à minuit par la commission centrale électorale.
Cette victoire offre à Edi Rama un quatrième mandat inédit à la tête du pays. Les résultats, portant sur 100% des bureaux de vote en Albanie, montrent que le Parti socialiste a obtenu 52,16% des suffrages. Les voix de la diaspora doivent encore être comptabilisées, mais les premiers dépouillements indiquent que M. Rama y arrive également largement en tête.
Résultats et réactions
Projections et sièges
Selon les projections de voix, les socialistes pourraient obtenir plus de sièges qu’en 2021. Lors des dernières élections, ils avaient remporté 74 sièges, contre 59 pour les démocrates. Une quarantaine de partis étaient en lice dimanche, avec à la clé 140 sièges à l’assemblée pour un mandat de quatre ans.
Contestations et accusations
Les retards dans le dépouillement des votes de la diaspora ont été attribués par la commission électorale aux plaintes portées par l’opposition concernant les voix des Albanais résidant en Grèce. L’opposition accuse ces voix d’être manipulées par des sympathisants socialistes. Le groupe DHL, qui a assuré la logistique du transport, a déclaré disposer des signatures de tous les électeurs résidant en Grèce.
L’ancien président Sali Berisha, leader du parti démocratique, a dénoncé mardi des «irrégularités» lors du scrutin et accusé les socialistes de pressions, de fraudes et d’achat de voix. Il a laissé entendre que son parti pourrait ne pas reconnaître les résultats des élections. «Impossible de se réconcilier avec de telles élections. Non, oubliez ça», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Il a également appelé à une manifestation de l’opposition vendredi, au moment où des dizaines de chefs d’État européens sont attendus à Tirana pour le sommet de la Communauté politique européenne.
Réactions internationales
L’élection était scrutée de près par l’Union européenne et considérée comme un test de la maturité démocratique de ce pays des Balkans, de loin le plus europhile de la région. Selon les premières conclusions de la Mission d’observation des élections de l’OSCE/BIDDH, les élections ont été gérées de manière généralement inclusive et transparente, la journée électorale étant calme et bien organisée, malgré certaines lacunes.
Sans attendre les résultats officiels, la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a félicité en début de soirée son grand ami Edi Rama «pour sa reconduction à la tête du gouvernement albanais». Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a également félicité M. Rama, tout comme le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et son homologue britannique Keir Starmer.
Défis à venir
Malgré cette large victoire, Edi Rama devra relever plusieurs défis durant son nouveau mandat. Parmi eux, la gestion des tensions politiques internes et la poursuite des réformes nécessaires pour rapprocher l’Albanie de l’Union européenne. Les accusations de fraude et les contestations de l’opposition pourraient également compliquer la stabilité politique du pays.
En conclusion, cette victoire électorale marque un tournant important pour l’Albanie, mais elle soulève également des questions sur la transparence et l’intégrité du processus électoral. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer comment le pays naviguera dans ces eaux politiques tumultueuses.