Le ministère de la Défense de l’Équateur a annoncé lundi le déploiement de plus de 1500 militaires pour traquer les dissidents de la guérilla colombienne des ex-FARC qui ont tué 11 soldats vendredi lors d’une opération visant l’exploitation minière illégale. Des membres des forces spéciales, des services de renseignement et de lutte contre le terrorisme seront chargés de «localiser et de neutraliser le groupe criminel qui a lâchement attaqué» les militaires équatoriens dans la forêt amazonienne, a indiqué le ministère dans un communiqué sur X. «On va y aller à fond ! Cette guerre contre ces mauvais gars va s’intensifier», a-t-il ajouté.
Des membres du groupe «Commandos de la Frontière» ont tendu une embuscade vendredi à un escadron de l’armée dans la province d’Orellana (est), frontalière avec la Colombie et le Pérou. Il s’agit de l’un des groupes issus des ex-FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) ayant rejeté l’accord de paix signé par ces dernières en 2016 et refusé de déposer les armes, poursuivant leur activité criminelle, dont le trafic de drogue et l’exploitation minière illégale.
Réponse militaire et diplomatique
Déploiement des forces spéciales
Un soldat a également été blessé et un guérillero a été tué, selon l’armée qui l’a identifié comme le «responsable du contrôle des activités illicites de l’exploitation minière illégale dans le pays, ainsi que du prélèvement des extorsions» auprès des mineurs opérant dans la région.
Réaction du président équatorien
Un deuil de trois jours, qui prend fin lundi soir, avait été décrété par le président équatorien Daniel Noboa, qui avait promis de «retrouver les responsables» et de les «éliminer».
Soutien de l'armée colombienne
Selon diverses ONG, l’exploitation minière illégale dans le bassin du fleuve Punino (est) a quadruplé en 2024, quand la présence de cette dissidence colombienne des ex-FARC a été signalée. L’armée colombienne avait indiqué ce week-end être «en alerte maximale» à la frontière et qu’elle soutiendrait «la recherche» des criminels.
Pourparlers de paix en Colombie
Les «Commandos de la Frontière» sont engagés dans des pourparlers de paix avec le président colombien Gustavo Petro, qui a fait de la résolution du conflit vieux de plus de 60 ans avec les groupes armés l’un des objectifs principaux de son mandat.
Le commandant de cette dissidence, Andrés Rojas dit «Araña», a été capturé en février, en marge des discussions. Un tribunal américain demande son extradition pour le juger pour des accusations de narcotrafic, selon le parquet colombien.
Violences liées à l'exploitation minière illégale
Les violences liées à l’exploitation minière illégale et au narcotrafic s’aggravent en Colombie, en Équateur et au Pérou, triangle clé dans la production et de l’expédition de cocaïne vers les États-Unis et l’Europe.
Trois jours de deuil
Le président Daniel Noboa a décrété trois jours de deuil national pour honorer la mémoire des soldats tués dans l'embuscade. Cette période de deuil a pris fin lundi soir, marquant le début d'une intensification des efforts militaires pour neutraliser les dissidents des ex-FARC.
Alerte maximale
L'armée colombienne a déclaré être en «alerte maximale» à la frontière et a assuré qu'elle soutiendrait les efforts de l'Équateur pour retrouver et neutraliser les responsables de l'attaque. Cette coopération transfrontalière est cruciale pour lutter contre les groupes armés et les activités illégales qui menacent la sécurité régionale.