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Inde et Pakistan s'accusent de violer le cessez-le-feu au Cachemire


Malgré l'accord de cessez-le-feu, des échanges de tirs continuent. Les deux pays appellent à la retenue et à la responsabilité.

Inde et Pakistan s'accusent de violer le cessez-le-feu au Cachemire

Malgré le cessez-le-feu annoncé samedi, l’Inde et le Pakistan s’accusent mutuellement de ne pas le respecter. Les deux pays ont accepté de cesser leurs hostilités après quatre jours d’attaques meurtrières de drones, de tirs d’artillerie et de frappes de missiles. Cependant, quelques heures plus tard, les deux nations se sont accusées mutuellement de violer le cessez-le-feu.

«Nous demandons au Pakistan de prendre les mesures appropriées pour répondre à ces violations et traiter la situation avec sérieux et responsabilité», a déclaré le secrétaire du ministère indien des Affaires extérieures, Vikram Misri.

Des journalistes de l’AFP ont entendu une série de fortes détonations samedi soir à Srinagar, la principale ville du Cachemire indien, où la défense antiaérienne est entrée en action. Au Cachemire pakistanais, deux responsables ont rapporté à l’AFP des «échanges de tirs intermittents entre les forces pakistanaises et indiennes en trois endroits le long de la ligne de contrôle», la frontière de facto dans la région disputée.

Les Réactions des Deux Pays

La Position du Pakistan

Le Pakistan «maintient son engagement à appliquer fidèlement» le cessez-le-feu, et ses forces armées «gèrent la situation avec responsabilité et retenue», a avancé le ministère pakistanais des Affaires étrangères, accusant à son tour l’Inde de commettre elle-même des violations du cessez-le-feu.

«Nous pensons que toute question relative à la mise en œuvre diligente du cessez-le-feu doit être abordée par le biais d’une communication aux niveaux appropriés. Les troupes sur le terrain devraient également faire preuve de retenue», ajoute le communiqué.

La Position de l’Inde

À New Delhi, une source gouvernementale affirmait toutefois qu’il avait été directement négocié entre l’Inde et le Pakistan et que les deux voisins n’avaient pas prévu de discuter d’autre chose que du cessez-le-feu.

La Médiation Américaine

«Après une longue nuit de discussions sous la médiation américaine, je suis heureux d’annoncer que l’Inde et le Pakistan ont accepté un CESSEZ-LE-FEU TOTAL ET IMMEDIAT», a annoncé samedi à la surprise générale Donald Trump sur son réseau Truth Social, adressant ses «félicitations aux deux pays» pour leur «bon sens et grande intelligence». À Islamabad, le ministre pakistanais des Affaires étrangères Ishaq Dar a confirmé sur X «un cessez-le-feu avec effet immédiat».

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a lui assuré que les deux gouvernements avaient «accepté de commencer des pourparlers sur un large éventail de questions dans un lieu neutre».

Les Réactions Internationales

Plusieurs capitales occidentales ont salué l’accord, «extrêmement bienvenu» pour Londres, «le choix de la responsabilité» pour Paris, «une première étape importante» selon Berlin. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, comme l’Iran, ont eux exprimé l’espoir d’une «paix durable».

La Chine s’est dite «disposée à continuer à jouer un rôle constructif», en demandant d’éviter toute recrudescence du conflit car elle partage des frontières avec les deux pays. Son ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a dit espérer que les deux parties «restent calmes (…) et évitent toute escalade».

Les Conséquences du Conflit

Selon le bilan officiel des deux camps, une soixantaine de civils ont été tués depuis mercredi. Cet état de guerre a suscité d’importants mouvements de population de part et d’autre de la «ligne de contrôle».

Après l’annonce du cessez-le-feu, le Pakistan a rouvert son espace aérien alors que côté indien, 32 aéroports du quart nord-ouest du pays restaient fermés.

Depuis mercredi, les deux voisins, nés d’une douloureuse partition en 1947 au départ du colonisateur britannique et tous deux dotés de l’arme nucléaire, inquiètent les capitales étrangères qui redoutent le point de non-retour.

La situation reste tendue malgré les appels à la retenue et à la responsabilité de la part des deux pays. Les efforts diplomatiques continuent pour assurer une paix durable dans la région.