Logo webradio media

Une femme sur cinq et un homme sur sept victimes de violences sexuelles avant 18 ans


Une étude mondiale révèle des chiffres alarmants sur les violences sexuelles subies avant 18 ans. Les conséquences sur la santé et la vie des victimes sont dévastatrices.

Une femme sur cinq et un homme sur sept victimes de violences sexuelles avant 18 ans

Environ une femme sur cinq et un homme sur sept dans le monde a subi avant l’âge de 18 ans des violences sexuelles, selon une étude publiée jeudi dans The Lancet. Ces agressions, massivement répandues, ont des effets dévastateurs sur la santé et la vie d’adulte.

Menés par des chercheurs de l’université de Washington à Seattle et financés par la fondation de Bill Gates, ces travaux ont estimé le nombre de personnes ayant enduré des violences sexuelles pendant l’enfance ou l’adolescence dans 204 pays. Les données exploitées proviennent d’études réalisées par l’OMS et les Nations Unies entre 1990 et 2023.

Des chiffres alarmants à travers le monde

Il en ressort que 18,9% des femmes et 14,8% des hommes ont été victimes de violences sexuelles avant l’âge de 18 ans à l’échelle mondiale. Ces estimations, bien que globalement stables depuis 1990, varient très fortement d’une région et d’un pays à l’autre.

Disparités régionales et nationales

Aux États-Unis, la proportion de femmes ayant subi de telles violences est de 27,5%, contre 16,1% des hommes. Au Royaume-Uni, ces chiffres sont de 24,4% pour les femmes et 16,5% pour les hommes. En Inde, la proportion grimpe jusqu’à 30,8% des femmes, soit près d’un tiers, mais elle est un peu inférieure pour les hommes, à 13,5%.

En Suisse, l’étude estime qu’environ une femme sur cinq (19,7% contre 20,7% en moyenne en Europe de l’Ouest) en ont été victimes et 13,6% des hommes. Si l'on prend uniquement les faits survenus entre 20 et 24 ans, 18,8% des femmes sont concernées et 12,8% des hommes.

Variations extrêmes dans certains pays

Ces violences touchent 6,9% des femmes au Monténégro, mais 42,6% aux Îles Salomon, 4,2% des hommes en Mongolie, mais 28,3% d’entre eux en Côte d’Ivoire.

Sous-estimation des violences

L’étendue réelle des violences sexuelles envers les enfants est probablement sous-estimée étant donné la rareté des données disponibles et les difficultés à mesurer ces agressions - recensées selon des critères hétérogènes -, notent les auteurs de l’étude. Ils appellent à collecter des données précises afin de «cibler les efforts de prévention».

Conséquences à long terme

Il s’agit d’un enjeu crucial pour la santé publique et les droits humains, ces violences ayant «de graves conséquences à long terme pour les personnes concernées», soulignent-ils. Ces victimes ont «des risques accrus de troubles dépressifs majeurs, d’anxiété, de consommation de substances addictives, de problèmes de santé à long terme» et auront «un épanouissement individuel limité, avec un niveau d’éducation et une réussite économique réduits».

Un impératif moral

Alors que la toute première Conférence ministérielle mondiale sur l’élimination de la violence à l’égard des enfants a eu lieu en novembre 2024 à Bogota, en Colombie, les chercheurs jugent que «protéger les enfants de la violence et atténuer ses effets cumulés sur la santé tout au long de la vie est un impératif moral».

L’étendue réelle est probablement sous-estimée.

«Un épanouissement individuel limité».