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Effondrement d'une discothèque en République dominicaine : des survivants racontent


Jeniré Mena, prisonnière des décombres pendant 5 heures, fait face à une longue rééducation. Un mois après la tragédie, les survivants témoignent des séquelles physiques et mentales.

Effondrement d'une discothèque en République dominicaine : des survivants racontent

Jeniré Mena, prisonnière des décombres pendant 5 heures, souffre de multiples blessures. Des survivants de l’effondrement d’une discothèque racontent.

Jeniré a devant elle des mois et des mois de rééducation pour recommencer à marcher. Traumatisée, Carmen prend des médicaments pour dormir. Un mois après la tragédie, les survivants de l’effondrement d’une discothèque en République dominicaine, qui a fait 233 morts, font face aux séquelles de l’accident.

Un drame qui a bouleversé des vies

L'effondrement de la discothèque Jet Set

Trente-huit plaintes ont été déposées à l’encontre des responsables de la discothèque Jet Set à Saint-Domingue. Le toit du bâtiment s’est effondré dans la nuit du 7 au 8 avril pendant le concert du chanteur de merengue Rubby Perez, qui fait partie des personnes tuées. D’autres célébrités comme les anciens joueurs de baseball Octavio Dotel et Tony Blanco figurent parmi les victimes.

Aujourd’hui, le site est devenu un mémorial improvisé avec fleurs, bougies et photos des victimes. «Leurs voix se sont tues, mais leurs souvenirs crient», lit-on sur une pancarte.

«Nous exigeons des condamnations, pas des excuses», clame un autre écriteau. Les autorités ont ouvert une enquête et le gérant de l’entreprise propriétaire, Antonio Espaillat, a déclaré se mettre à disposition de la justice.

Le témoignage poignant de Jeniré Mena

«Quand je me couche, quand je me réveille, quand je me baigne, quand je marche... J’ai mal en permanence», raconte à l’AFP Jeniré Mena, Vénézuélienne de 40 ans et costumière pour le cinéma, le théâtre et la télévision, restée prisonnière des décombres pendant cinq heures.

«J’ai une inflammation de la moelle épinière, une fracture à l’omoplate, une blessure à un genou, à une main, de multiples lacérations, des points de suture à la tête... et je peux continuer», dit cette mère célibataire en énumérant ses blessures. Au début, «je ne sentais pas mes jambes (...), j’ai commencé à les bouger à l’hôpital trois jours» après le drame, ajoute-t-elle.

Elle était allée à la discothèque pour fêter son anniversaire. Sortie de l’hôpital, elle se déplace avec un déambulateur et a désormais une longue rééducation à effectuer, avec trois séances de physiothérapie par semaine.

Elle espère néanmoins reprendre le travail dès que possible. «Si je ne travaille pas (...), que se passe-t-il? Dieu merci, mes amis et ma famille m’ont aidée, mais nous savons que ce n’est pas quelque chose qui va durer dans le temps. Je dois commencer à travailler», dit depuis son domicile la costumière, qui envisage de se joindre aux victimes qui ont intenté des actions en justice.

«Mon travail dépend de mes jambes et de mes mains... Je ne peux pas beaucoup marcher, je me fatigue, je ressens beaucoup de douleur, mais je vais mieux chaque jour. Je dois montrer à mon fils (de 13 ans) que c’est possible tous les jours», dit-elle. Et ce, malgré des cauchemars récurrents. Dans l’un d’eux, le toit de sa maison s’écroule sur son fils.

Les séquelles mentales de Carmen Guante

Pour Carmen Guante, une obstétricienne de 62 ans qui se trouvait au Jet Set le jour de la tragédie, les séquelles sont mentales. «Je ne peux pas dormir, parce que j’entends des voix quand j’essaie», raconte-t-elle à l’AFP. «Des amies proches sont mortes», confie-t-elle.

Carmen a quitté la boîte de nuit quand elle a vu un morceau du toit tomber, sans imaginer que toute la structure s’effondrerait. Une décision qui lui a sans doute sauvé la vie: «Quand j’ai pris mon sac (...), le souffle m’a projetée en arrière... Je n’ai eu que des contusions (à la tête) mais une amie venue de New York et d’autres sont mortes».

«Je suis en traitement», les psychologues «m’ont donné un médicament pour me détendre» et «j’y vais tous les 15 jours», explique-t-elle. Avant «je me couchais tôt, maintenant j’essaie de rester éveillée le plus tard possible» pour trouver le sommeil, poursuit-elle. «Quand je prends mon médicament, j’entends comme si quelqu’un m’appelait... Je ne sais pas si c’est à cause de l’anxiété, je n’arrive pas à dormir».

Le soutien de sa famille est primordial: «Ils me disent que je suis née à nouveau, que je suis revenue à la vie».

Enquête ouverte

Les autorités ont ouvert une enquête pour déterminer les causes de l'effondrement et identifier les responsables. Le gérant de l’entreprise propriétaire, Antonio Espaillat, s'est mis à disposition de la justice, mais les survivants et les familles des victimes exigent des condamnations fermes.

Longue rééducation

Jeniré Mena et d'autres survivants font face à une longue rééducation physique et mentale. Les séances de physiothérapie et le soutien psychologique sont essentiels pour leur rétablissement.

Soutien de la famille

Le soutien des amis et de la famille est crucial pour les survivants. Carmen Guante et Jeniré Mena soulignent l'importance de l'aide qu'elles reçoivent de leurs proches pour surmonter cette épreuve.

Les témoignages poignants de Jeniré Mena et Carmen Guante montrent l'ampleur des séquelles physiques et mentales laissées par cette tragédie. Malgré les défis, elles continuent de lutter pour retrouver une vie normale, soutenues par leurs proches et leur détermination.