La Corée du Nord a tiré jeudi plusieurs missiles balistiques de courte portée en direction de la mer du Japon, a annoncé l’armée sud-coréenne, des experts évoquant un possible essai d’armes destinées à la Russie. L’armée sud-coréenne «a détecté le lancement de plusieurs types de missiles balistiques de courte portée», a annoncé l’état-major interarmées, sans préciser le nombre exact de projectiles.
Ces missiles «ont été tirés depuis la région de Wonsan en Corée du Nord vers la mer de l’Est, entre 08H10 et 09H20 environ» (23H10 et 00H20 GMT), a-t-il ajouté en employant le nom coréen de la mer du Japon. Les projectiles se sont abîmés en mer à environ 800 km des côtes nord-coréennes, a précisé l’état-major en dénonçant une «claire provocation» et «une menace sérieuse pour la paix et la stabilité». Cet essai de missiles n’a eu aucun impact pour le Japon voisin, selon le ministère japonais de la Défense cité par la télévision publique «NHK».
La Corée du Nord et ses essais de missiles
Premiers tirs en deux mois
Il s’agit des premiers tirs de missiles balistiques par la Corée du Nord en près de deux mois. Le dernier en date avait eu lieu le 10 mars, au moment où la Corée du Sud et les États-Unis effectuaient des exercices militaires dans la région. Les sanctions imposées par les Nations unies contre Pyongyang pour son programme nucléaire lui interdisent de posséder des missiles balistiques, qui effectuent la majeure partie de leur trajectoire en dehors de l’atmosphère terrestre.
Nouveau destroyer et missiles de croisière
Le 28 avril, la marine nord-coréenne avait dévoilé un nouveau destroyer de 5 000 tonnes, le Choe Hyon, destiné à entrer en service début 2026. Des tirs d’essai de missiles de croisière – non concernés par les sanctions de l’ONU – avaient été réalisés à cette occasion, selon l’agence officielle KCNA. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un avait par la suite ordonné «d’accélérer l’armement nucléaire de la marine afin de défendre l’État et la souveraineté maritime contre les menaces actuelles et futures».
Selon certains analystes, le Choe Hyon pourrait être équipé de missiles nucléaires tactiques, bien que la Corée du Nord n’ait pas jusqu’à présent prouvé sa capacité à miniaturiser ses armes atomiques.
Coopération avec la Russie
L’armée sud-coréenne estime que le destroyer pourrait avoir été développé avec l’aide de la Russie, avec qui la Corée du Nord s’est considérablement rapprochée ces dernières années, allant jusqu’à envoyer des milliers de soldats pour aider les troupes russes à reconquérir la région de Koursk partiellement prise par l’Ukraine.
Les deux pays ont signé en juin 2024 un traité de défense mutuelle, qui les oblige à fournir une assistance militaire «sans délai» en cas d’attaque contre l’autre et à coopérer au niveau international pour s’opposer aux sanctions occidentales.
Il est «tout à fait possible» que le lancement du missile de jeudi «ait servi de test avant une éventuelle exportation vers la Russie», a déclaré à «l’AFP» Ahn Chan-il, un transfuge nord-coréen devenu directeur de l’Institut mondial pour les études sur la Corée du Nord à Séoul.
Une claire provocation
Cet essai de missiles est perçu comme une «claire provocation» par l’état-major sud-coréen, qui dénonce une «menace sérieuse pour la paix et la stabilité». Les tirs de missiles balistiques par la Corée du Nord sont interdits par les sanctions de l’ONU, ce qui ajoute une dimension de tension internationale à ces événements.
Le Choe Hyon développé avec la Russie?
Le développement du destroyer Choe Hyon soulève des questions sur la possible coopération militaire entre la Corée du Nord et la Russie. L’armée sud-coréenne estime que ce navire pourrait avoir été développé avec l’aide russe, renforçant ainsi les liens militaires entre les deux pays.
Traité de défense mutuelle
Le traité de défense mutuelle signé en juin 2024 entre la Corée du Nord et la Russie stipule une assistance militaire immédiate en cas d’attaque contre l’un des deux pays. Ce traité renforce la coopération entre les deux nations et leur opposition commune aux sanctions occidentales.
Ces événements montrent une escalade des tensions dans la région et soulèvent des préoccupations quant à la stabilité et à la sécurité internationales.