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Un avatar IA de la victime témoigne au procès de son meurtrier


Christopher Pelkey, tué en 2021, a pu s'exprimer via un avatar IA lors du procès de son meurtrier. Une première qui suscite des réactions mitigées.

Un avatar IA de la victime témoigne au procès de son meurtrier

On aurait pu se croire dans un épisode de la série dystopique «Black Mirror». La semaine dernière, Christopher Pelkey, un vétéran de l'armée âgé de 37 ans, tué par balle en 2021 lors d'une altercation sur la route, a néanmoins pu s'exprimer au procès de son meurtrier, Gabriel Paul Horcasitas. En effet, la victime est apparue sous forme d'un avatar reproduisant ses traits et sa voix, dans une vidéo générée par IA.

Cette reconstitution a été créée par la sœur et le beau-frère de Christopher Pelkey, qui souhaitaient apporter une dimension supplémentaire au procès du meurtrier de leur proche. «Dans une autre vie, nous aurions probablement pu être amis», a déclaré la version IA de la victime en s'adressant à son meurtrier, qui a été condamné à plus de 10 ans de prison au terme du procès. «Je crois au pardon...», a-t-il ajouté.

L'IA au service de la justice

Une vidéo poignante et authentique

La séquence intégrait également des extraits vidéo authentiques enregistrés du vivant de Christopher, ainsi qu'une photo de lui qu'il avait retouchée avec un filtre de vieillissement. «C'est le meilleur aperçu que je puisse vous donner de ce à quoi j'aurais ressemblé si j'avais eu la chance de vieillir», a affirmé l'avatar de Christopher Pelkey. «N'oubliez pas que vieillir est un privilège que tout le monde n'a pas: profitez-en et cessez de vous inquiéter pour ces rides», a-t-il conclu.

Réactions positives au tribunal

«J'adore cette IA. Merci. J'ai trouvé que c'était authentique, que le pardon accordé à Monsieur Horcasitas reflète parfaitement la personnalité de Pelkey, telle qu'on me l’a décrite aujourd'hui», a déclaré le juge Todd Lang après avoir visionné la vidéo. «Le fait d'en avoir fait une œuvre de guérison pour tous ceux qui l'ont vue n'a été qu'un effet bénéfique», a ajouté la sœur de la victime à propos de l'intervention simulée de son défunt frère, en estimant qu'elle a aidé la famille à mieux supporter le deuil.

L'avis de la Cour suprême de l'Arizona

De son côté, le responsable de la Cour suprême de l'Arizona, a souligné que l'IA représente une opportunité d'améliorer l'efficacité du système judiciaire, notamment en facilitant l'accès à la justice pour les personnes sans formation juridique. Toutefois, il a mis en garde contre les risques d'un usage inapproprié, rapporte le média abc15 Arizona. «Il est préférable d'adopter une approche mesurée. Dans cette optique, la Cour a mis en place un comité chargé d'examiner l'utilisation de l'IA et de formuler des recommandations sur la meilleure façon de l'utiliser», a-t-il fait savoir.

Un effet bénéfique, mais qui questionne

L'utilisation de l'IA dans ce contexte judiciaire a suscité des réactions mitigées. D'un côté, elle a permis de donner une voix à la victime et d'apporter un certain réconfort à sa famille. De l'autre, elle soulève des questions éthiques et pratiques sur l'usage de technologies avancées dans le système judiciaire.

  • Authenticité des messages générés par IA
  • Impact émotionnel sur les parties prenantes
  • Risques de manipulation ou de mauvaise utilisation

En conclusion, bien que l'IA puisse offrir des avantages significatifs dans le domaine judiciaire, il est crucial de l'utiliser avec précaution et de mettre en place des garde-fous pour éviter les abus.