Pour les femmes, avoir des enfants peut être un obstacle dans leur carrière professionnelle, voire carrément un frein à l'embauche. Des experts le confirment. Sur son compte Instagram «vorsorge_steffi», une experte financière suisse a récemment posté une publication sur le thème de la «discrimination des mères dans la vie professionnelle». De nombreuses femmes l'ont alors contactée pour partager leurs propres expériences. L'une expliquait avoir été licenciée dès son premier jour de travail après son congé maternité, alors que d'autres évoquaient des patrons qui, par principe, n'engagent pas de jeunes mamans ou seulement des femmes sans enfant de plus de 35 ans, sous prétexte que les mères ne sont pas assez flexibles ou que leurs enfants sont souvent malades.
Discrimination des mères sur le marché du travail
Le phénomène de la discrimination des mères sur le marché du travail est un sujet préoccupant qui touche de nombreuses femmes en Suisse. Les témoignages recueillis par l'experte financière «vorsorge_steffi» mettent en lumière des pratiques discriminatoires encore trop courantes. Ces pratiques peuvent avoir des conséquences graves sur la carrière des femmes et sur leur bien-être général.
Des préjugés persistants chez les employeurs
«Le fait que les femmes soient désavantagées sur le marché du travail en raison de leur sexe existe toujours», déplore Jörg Buckmann, expert en ressources humaines. Il estime que certains préjugés demeurent chez les employeurs, bien que parfois de manière inconsciente. Le spécialiste ne veut toutefois pas mettre tous les patrons dans un même panier. «La plupart des entreprises en Suisse font du très bon travail. Mais si 1% ou 2% d'entre elles ont un comportement discriminatoire, c'est déjà trop.» Sa solution? «Il faut continuer la sensibilisation, afin que les cadres montrent une attitude différente.»
Les défis spécifiques des PME
L'Association Suisse des PME (SKV) souligne pour sa part que «dans les entreprises qui ne comptent que quelques collaborateurs, il n'est guère possible de pallier entièrement une absence prolongée. Les solutions de remplacement coûtent du temps et de l'argent. De plus, la confiance ne peut pas être instaurée du jour au lendemain.» Si SKV reconnaît qu'il «reste beaucoup à faire», l'association estime cependant que l'attitude envers les mères qui travaillent a évolué positivement au cours des dernières années.
Un manque de compréhension et de valorisation
Contactée par «20 Minuten», la sociologue de l'Université de Zurich Katja Rost concède que «les parents — y compris les pères — qui s'occupent des enfants sont plus souvent absents des entreprises». Mais elle déplore surtout un manque de compréhension. «Nous n'accordons pas assez de valeur aux enfants, ni sous la forme traditionnelle, avec la dévalorisation de la femme au foyer, ni sous la forme moderne, avec la dévalorisation des parents dans l'environnement du travail.»
En conclusion, la discrimination des mères sur le marché du travail reste un problème récurrent en Suisse. Les préjugés persistants, les défis spécifiques des PME et le manque de compréhension et de valorisation des rôles parentaux sont autant de facteurs qui contribuent à cette situation. Il est crucial de poursuivre les efforts de sensibilisation et de promouvoir des attitudes plus inclusives et compréhensives envers les mères qui travaillent.