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Le parquet espagnol fait appel de l'acquittement de Dani Alves pour viol


Le parquet estime la décision de la cour d'appel de Barcelone irrationnelle et arbitraire. La crédibilité de la plaignante est remise en question.

Le parquet espagnol fait appel de l'acquittement de Dani Alves pour viol

Le parquet espagnol a fait appel devant la Cour Suprême de l’annulation de la condamnation pour viol du footballeur brésilien Dani Alves, estimant que cette décision était fondée sur des conclusions «erronées», «voire arbitraires» et qu’elle «condamnait moralement» la plaignante en niant sa crédibilité. Le ministère public, qui avait déjà annoncé son intention de contester la décision rendue fin mars par le Tribunal supérieur de Justice de Catalogne, estime que ce dernier a fait «une évaluation irréfléchie et irrationnelle» de certaines preuves versées au dossier, selon ses conclusions publiées mercredi.

Le parquet espagnol conteste l'acquittement de Dani Alves

Une décision jugée irrationnelle et arbitraire

L’ex-latéral droit du Barça, qui avait été condamné en première instance à quatre ans et demi de prison pour viol, avait été acquitté le 28 mars par cette cour d’appel de Barcelone, qui avait pointé le manque de «crédibilité» de la plaignante et des «insuffisances» dans les preuves apportées. Les magistrats avaient alors aussi rejeté l’appel du ministère public contre la première sentence. Le parquet avait à nouveau requis une peine de neuf ans de prison contre l’ancien joueur.

Dans ce nouvel appel, le parquet estime que les conclusions du tribunal catalan, qui avait notamment pointé l’écart entre l’attitude de la plaignante enregistrée par des caméras de surveillance et son récit, sont «complètement erronées et irrationnelles, voire arbitraires».

Critiques sévères du parquet

«Il semblerait que l’on reprenne le postulat médiéval selon lequel «une femme qui accepte de s’enivrer avec un homme accepte tout». Non, elle accepte seulement de boire», critique le parquet. La conclusion des juges d’appel «est complètement arbitraire et cruelle envers la jeune femme, qui est moralement condamnée et présentée comme peu fiable», assure-t-il aussi.

Contexte de l'affaire

Dani Alves était accusé d’avoir violé une jeune femme durant la nuit du 30 au 31 décembre 2022 dans la zone VIP d’une discothèque de Barcelone, ce qu’il a toujours démenti, évoquant notamment une relation sexuelle consentie, après avoir toutefois changé plusieurs fois de version. Au moment de l’annulation de sa condamnation, Dani Alves était à l’époque en liberté conditionnelle après avoir passé 14 mois en prison.

Réactions et implications

Footballeur parmi les plus titrés de l’histoire, Dani Alves a connu la période la plus glorieuse de sa carrière au Barça, entre 2008 et 2016. Lors de l’affaire, il jouait avec le club mexicain des Pumas, qui l’a licencié. La décision de la cour d’appel avait été très critiquée par des associations féministes, ainsi que par plusieurs membres du gouvernement de gauche du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez. L’avocate de la plaignante avait également fait appel de l’annulation de la condamnation.

Un «postulat médiéval»

Le parquet a vivement critiqué la décision du tribunal catalan, la qualifiant de «postulat médiéval» qui suggère que «une femme qui accepte de s’enivrer avec un homme accepte tout». Cette vision est jugée archaïque et inacceptable dans le contexte moderne.

Décision critiquée

La décision de la cour d’appel a suscité de vives réactions, notamment de la part des associations féministes et de certains membres du gouvernement espagnol. L’avocate de la plaignante a également décidé de faire appel, soulignant l’importance de la crédibilité de la victime dans ce type d’affaires.

L’affaire Dani Alves continue de faire des vagues, et la décision finale de la Cour Suprême sera cruciale pour déterminer l’issue de cette affaire complexe et controversée.